Des rachats à la pelle (Palm, ArcSight, 3Par…), un PDG remplacé par l’ancien patron de SAP, un conflit avec Cisco et Oracle, un bénéfice qui grimpe: l’année 2010 n’a pas été morne pour le numéro un mondial.

S’il est une société qui fut sous les feux de l’actualité en 2010, c’est bien HP. Jugez-en.

L’année débuta chez le premier fabricant mondial d’ordinateurs par le lancement de plusieurs offres de cloud computing, basées en partie sur l’offre de Mercury, lesquelles furent aussitôt suivies par une alliance, toujours dans le domaine du cloud, avec Microsoft. Alliance censée répondre au projet Acadia, la joint-venture Cisco-EMC (au fil des mois, d’autres annonces ayant trait au cloud allaient d’ailleurs se succéder). Peu après on assistait au divorce définitif entre le constructeur et la société dirigée par John Chambers.

On ne s’attardera pas trop sur le fiasco du projet CRM BskyB qui donna lieu au versement de 307 millions de livres à la chaîne satellitaire britannique, pour nous arrêter sur le rachat de Palm, pour 1,2 milliard de dollars. Très bien perçue par le channel, cette opération permettait au fabricant de mettre la main sur webOS, le système d’exploitation que l’on devrait bientôt retrouver sur les tablettes, les smartphones (dont la sortie est programmée pour le début de l’année 2011) et les imprimantes. Cette acquisition majeure suivait celle à la fin de l’année 2009 de 3Com.

Un été chaud….


En juin, Ann Livermore, exécutive vice-présidente de la division Enterprise Business de la société annonçait le développement de datacenters automatisés. Une annonce destinée à s’installer sur un marché dominé par IBM, mais qui se traduisait par la suppression de 9.000 emplois dans le monde. Cette politique de coupe sombre était une spécialité de Mark Hurd, le PDG de l’époque qui allait à son tout être remercié au mois d’août, cependant pour d’autres raisons. Mark Hurd que l’on retrouva bientôt chez Oracle, appelé à la co-présidence de la société par son ami Larry Ellison. Cette nomination fut le début d’une lutte qui oppose toujours HP à l’éditeur. L’été fut également marqué par le rachat de Stratavia, un éditeur de bases de données et de solutions d’automatisation d’applications, par l’acquisition d’ArcSight, qui propose des solutions de sécurité, et surtout par la prise de possession de 3Par, pour 2,1 milliards de dollars, après une lutte acharnée opposant le fabricant à Dell.

Pendant ce temps, la filiale française procédait à quelques remaniements du management, Gérald Karsenty prenant en charge la direction générale des services, tandis que Bernard Etchebarne était nommé directeur de la direction réseaux, née du rapprochement entre l’équipe 3Com et la division ProCurve..Ce rapprochement allait donner lieu à l’intégration dans le channel d’anciens partenaires 3Com désormais éligibles à la labellisation Privilège HP.

… et un automne qui l’est plus encore


Le début de l’automne était marqué par l’arrivée de Leo Apotheker, l’ancien PDG de SAP, à la tête de la société tandis que le mois d’octobre annonçait la publication des résultats de l’exercice 2010. Ce dernier se terminait en fanfare avec un chiffre d’affaires en progression de 10% et un bénéfice net en hausse de 14,4%. Quant à la filiale française, elle faisait mieux encore avec un chiffre d’affaires bondissant de 14%. Ce qui se traduisait pour les employés de l’Hexagone par une modeste augmentation de 0,47%.

Pendant ce temps, le torchon brûlait toujours entre Oracle et le constructeur, celui-ci bannissant désormais Siebel de son catalogue pour mettre à sa place Salesforce.

Cette annonce coïncidait avec un changement de cap voulu par Leo Apotheker. Ce dernier a en effet laissé entendre qu’il souhaitait désormais tripler les revenus provenant du logiciel et des services. Dans la foulée il faisait part de sa volonté d’étoffer les forces commerciales de la société. Cela sans un mot à propos du réseau. Lequel réseau se demande toujours à quelle sauce il sera mangé.

L’ancien PDG de SAP a depuis tenté des le rassurer, mais en vain. Il faudra sans doute attendre que la nouvelle stratégie du groupe se mette en place pour y voir plus clair.

Leo Apotheker a semble-t-il mieux réussi avec les salariés de son entreprise. « Les employés sont mieux notés avec Leo Apotheker qu’avec Mark Hurd », expliquait dernièrement un syndicaliste CFTC de HP France. Il est vrai que le nouveau patron venait d’annoncer quelques mesures en faveur de ses employés. Lesquels employés ont vécu, comme on vient de le voir, une année riche en péripéties