Microsoft annonce de nouvelles hausses tarifaires de sa suite collaborative applicables dès le 1er juillet 2026. Le plan Business Basic passera de 6 à 7 dollars par utilisateur, Business Standard de 12,50 à 14 dollars, et l’offre Enterprise E3 de 36 à 39 dollars.
Justification officielle : plus de 1 100 nouvelles fonctionnalités plus ou moins dopées à l’IA, des intégrations renforcées de Copilot, des outils de sécurité avancés et une gestion des terminaux améliorée (via Intune). La communication officielle insiste sur la « valeur » des nouvelles fonctionnalités. Nicole Herskowitz, vice-présidente de Microsoft 365, parle d’« aider les équipes à obtenir de meilleurs résultats ».
Mais dans les coulisses, les chiffres qui circulent racontent une autre histoire : des équipes commerciales incapables d’atteindre leurs objectifs de ventes d’IA, des quotas revus à la baisse, et une pression croissante pour transformer l’investissement colossal dans l’IA en revenus tangibles.
Car l’IA coûte cher. Microsoft investit plus de 90 milliards de dollars par an en infrastructure pour la faire fonctionner. Alors pour compenser le décalage entre ses ambitions et la réalité du marché et pour ne pas décevoir ses investisseurs, Microsoft transfère le risque de son pari technologique sur ses clients. Ceux-ci devront payer plus cher pour des outils dont l’adoption reste incertaine et dont la valeur réelle reste difficile à démontrer.
Microsoft avait déjà procédé à des augmentations tarifaires l’an dernier sous prétexte d’IA. Et l’éditeur avait déjà augmenté les tarifs Microsoft 365 en mars 2022 au motif qu’ils n’avaient pas augmenté depuis 10 ans.
Mais, cette fois, Microsoft fait peut-être un mauvais calcul. Cette augmentation de prix arrive alors que l’Europe s’intéresse aux « solutions alternatives souveraines » et vient donner de l’eau au moulin de ceux qui expliquent que l’Europe doit absolument viser l’autonomie numérique si elle veut juguler les politiques tarifaires inflationnistes des géants américains.