C’est donc HP qui rachète l’inventeur du PDA. La nouvelle a été bien accueillie par les revendeurs du constructeur de Palo Alto. De leur côté les analystes évoquent un coup dur pour la concurrence.

Alors que tout le monde s’attendait à un rachat de Palm par Lenovo, c’est finalement HP qui annonce vouloir acquérir le pionnier des terminaux mobiles pour 1,2 milliard de dollars en cash. Le constructeur de Palo Alto affirme qu’il s’agit là d’une opportunité de se positionner plus efficacement sur le marché rentable des smartphones en conjuguant son poids et sa capacité financière avec le très novateur système d’exploitation webOS. Ce dernier pourrait également équiper des netbooks et de futures tablettes précise encore HP qui annonce toutefois qu’il n’abandonnera pas pour autant son « partenariat stratégique » avec Microsoft.

Aussitôt connue, la nouvelle a provoqué des réactions très positives outre-Atlantique au sein du réseau HP qui voit dans cette opération un excellent moyen pour le fabricant de se renforcer sur le marché professionnel. « Les applications d’Apple pour l’iPhone sont destinées au particulier. L’occasion pour HP consiste a destiner les terminaux Palm à un usage professionnel en bâtissant des applications autour », estime ainsi Dean Cappellazzo, CEO de Bedrock Technology Partners, un VAR californien du constructeur cité par nos confrères de ChannelWeb.

C’est en effet une voie de salut pour Palm qui n’a pas réussi à séduire jusqu’à présent les développeurs avec webOS puisqu’on dénombre à peine 2.000 applications dédiées à cet OS contre près de 200.000 pour l’iPhone et pas loin de 50.000 pour Android.

De leur côté les analystes estiment que ce rachat est avant tout une très mauvaise nouvelle pour la concurrence. « C’est mauvais pour chacun, y compris pour Apple, RIM, Nokia et Motorola », affirme ainsi Avi Cohen, d’Avian Securities, au Wall Street Journal. Le spécialiste pointe « les poches profondes de HP qui lui permettent de mettre beaucoup d’argent sur la table pour être compétitif ». « Ils peuvent être très agressifs sur les prix pour capturer des parts de marché et faire baisser les marges pour chacun », précise-t-il encore.

Seule voix discordante chez les analystes, celle de Charles Golvin de Forrester, cité par Barron’s, qui croit savoir que webOS n’est pas viable à long terme face à une concurrence acharnée. « HP a besoin d’une présence forte sur le marché du mobile, ce que Palm ne lui permet pas ».


L’opération devrait être bouclée pour le 31 juillet. Sauf rebondissement bien entendu. L’action a en effet bondi mercredi soir à 5,83 dollars, soit largement au dessus des 5,70 dollars de l’offre de HP. Ce qui pourrait laisser croire que certains investisseurs estiment une surenchère possible.