HP France achève son exercice fiscal sur une croissance de 14% de son chiffre d’affaires mais les salariés devront se contenter d’une augmentation moyenne de 0,47%, soit environ 20 € par personne par mois.

 

Les chiffres sont parfois cruels. Les 5.000 salariés de HP France ont ainsi appris hier à une heure d’intervalle que les augmentations de salaires en 2011 ne dépasseront pas 0,47% en moyenne (hors augmentations légales, primes et participation) alors que le chiffre d’affaires de la filiale française a augmenté de 14% sur l’exercice qui s’est achevé le 31 octobre. Deux informations qui n’ont pas manqué de se télescoper.

Ces chiffres figuraient dans deux mails distincts adressés à tous les salariés. Dans le premier, les collaborateurs sont informés qu’à l’issue de la négociation annuelle obligatoire, la hausse des salaires sera limitée à 0,47% de la masse salariale. Soit une moyenne de 20 € d’augmentation par mois et par personne. Toutefois, une enveloppe de 0,43% de la masse salariale sera consacrée aux augmentations de minima conventionnel et à l’égalité professionnelle.

Dans le second mail, le PDG Yves de Talhouët remercie et félicite les équipes de HP France pour leurs résultats. Il note ainsi dans son exposé que la meilleure performance revient à la division Enterprise business (serveurs, stockage, logiciels), qui s’est llustrée par une croissance de 23% de ses facturations. Vient ensuite la division PSG (postes de travail) qui affiche +15%. Enfin la division IPG (systèmes d’impression), qui ne progresse que de 8%. En revanche, le PDG ne fournit aucune indication sur l’évolution de l’activité services, qui représente pourtant environ un tiers du chiffre d’affaires.

Toujours est-il que la concommittance de ces deux annonces n’a pas manqué de ranimer l’exaspération qu’avait déjà suscité le gel des salaires l’année dernière. Pour rappel, au plus fort de la crise il y a un an, la direction avait pris la décision de n’accorder aucun coup de pouce hors augmentations légales. Un nouveau gel d’autant plus mal vécu que « depuis le mois d’octobre, les salariés n’ont cessé de recevoir des messages de félicitations venant de tous les niveaux du management (dont le dernier en date est celui de Yves de Talhouët) pour leur contribution aux performances du groupe », souligne un délégué syndical.

Un sentiment d’exaspération qui se manifeste dans les réponses au sondage en ligne que vient de lancer la CFTC : les salariés s’y déclarent partagés entre l’écoeurement (53% des répondants) et la sensation qu’on se paye leur tête (58% des réponses). Ces derniers se consoleront peut-être en apprenant que la participation devrait cette année atteindre 15 M€ au lieu des 4 M€ traditionnellement dégagés. Une enveloppe qu’il faudra toutefois se partager à 5.000 contre 4.000 par le passé. Enfin, peut-être que la direction aura à cœur de corriger cette frustration en annonçant des primes de fin d’année plus conséquentes que d’habitude. À voir !