Oracle a publié des résultats trimestriels solides pour son second trimestre fiscal 2026 mais en deçà des attentes entraînant une chute de plus de 14% de son action à l’ouverture de Wall Street. Le groupe suscite l’inquiétude des marchés en accélérant ses investissements dans l’IA et en recourant massivement à la dette. Toute déception est vite sanctionnée.

Sur le trimestre clos fin novembre, Oracle a publié un chiffre d’affaires de 16,06 milliards de dollars, en hausse de 14% sur un an mais légèrement inférieur aux attentes, qui visaient autour de 16,2 milliards de dollars. De même, les revenus cloud ont augmenté de 34% à 7,98 milliards de dollars, contre 8,04 milliards attendus. L’activité infrastructure cloud (IaaS) a progressé de 68% à 4,1 milliards de dollars mais là encore sans atteindre les 71% attendus.

En revanche, le bénéfice net a bondi de 95% à 6,1 milliards de dollars. Cela résulte en partie d’une plus-value de 2,7 milliards de dollars liée à la cession de la participation d’Oracle dans le fabricant de puces Ampere. Le bénéfice ajusté par action ressort ainsi à 2,26 dollars, bien supérieur au consensus de 1,64 dollar.

Le marché reste surtout sensible à l’explosion des dépenses d’investissement, notamment pour financer de nouveaux centres de données destinés à servir la demande en IA. Oracle prévoit désormais des dépenses d’investissement d’environ 50 milliards de dollars pour l’exercice en cours, soit 15 milliards de plus que ses précédentes indications de septembre.

Pour financer de tels investissements, Oracle a levé 18 milliards de dollars en septembre dans l’une des plus importantes émissions obligataires jamais réalisée dans le secteur technologique. Les analystes de Citi s’attendent à ce que le groupe lève encore 20 à 30 milliards de dollars de dettes par an au cours des trois prochaines années.

Lors de la conférence téléphonique avec les analystes, les dirigeants d’Oracle se sont engagés à maintenir la notation de crédit du groupe dans la catégorie investissement, sans parvenir à dissiper les doutes.

Oracle peut toujours faire valoir son impressionnant carnet de commandes. Ses obligations de performance restantes, indicateur clé sur les revenus à venir, enregistrent une progression fulgurante de 438% à 523 milliards de dollars.

Le groupe a d’ailleurs confirmé son objectif de 67 milliards de dollars pour l’exercice en cours et rehaussé de 4 milliards de dollars ses prévisions pour l’exercice 2027, à 89 milliards de dollars.