Après sa récente prise de participation de 1,5 Md$ dans Hewlett Packard Enterprise (HPE), le fonds activiste Elliott Management agirait déjà en coulisse pour mettre fin au mandat du PDG Antonio Neri. Selon le média américain Semafor, Elliott a écrit au conseil d’administration et indiqué qu’il ferait pression pour un remplacement. Le fonds aurait également demandé une réunion rapide du conseil d’administration pour discuter de sa proposition.
Entré en 1995 chez Hewlett Packard, Antonio Neri a fait toute sa carrière dans l’entreprise et dirige HPE depuis 8 ans. Il est le grand artisan de la transition vers l’offre d’informatique as a service GreenLake et un pionnier de la vision du cloud hybride. Si son action lui vaut d’avoir de fervents partisans parmi les clients et les partenaires, son bilan vis-à-vis des actionnaires est moins flatteur, avec une chute de l’action de plus de 30% l’an dernier.
En mars, HPE a annoncé que ses bénéfices cette année seraient nettement inférieurs aux prévisions des analystes, en raison des droits de douane, de faibles marges sur les ventes de serveurs et de problèmes d’exécution. Face à cette mauvaise passe, le groupe a prévu de supprimer 2500 postes, soit 5% de ses effectifs.
Autre dossier sensible pour Antonio Neri, la méga acquisition de Juniper Networks pour 14 Md$ a été contestée par le ministère américain de la Justice (DoJ). Une plainte qui pourrait mettre fin à l’opération. Même si HPE obtient gain de cause à l’issue du procès qui se tiendra en juillet, la transaction pourrait être retardée de près d’un an par rapport au calendrier initial.
Elliott s’était impliqué dans la stratégie de Juniper Networks en prenant une participation de 6,2% en 2014. Déjà à l’époque, le plan d’économies mis en place sous la pression des fonds activistes avait conduit au remplacement du PDG.