Une alerte de sécurité d’urgence a été émise par Microsoft ce week-end après la découverte de deux vulnérabilités zero-day affectant les versions on-prem de SharePoint Server, référencées sous les codes CVE-2025-53770 et CVE-2025-53771. Elles permettent aux attaquants, après une exécution de code arbitraire à distance, d’accéder à l’intégralité des contenus des serveurs.
Ces vulnérabilités sont des variantes de vulnérabilités existantes pour lesquelles Microsoft avaient publié des correctifs lors du Patch Tuesday de juillet 2025 mais qui ont été à nouveau contournés, rendant les correctifs obsolètes.
« Microsoft est au courant d’attaques actives ciblant les clients SharePoint Server sur site en exploitant des vulnérabilités partiellement corrigées par la mise à jour de sécurité de juillet », a reconnu samedi l’éditeur en publiant en urgence de premières mises à jour et en recommandant à ses clients de les appliquer immédiatement.
Ces mises à jour sont disponibles pour les versions SharePoint SE (Subscription Edition) et SharePoint Server 2019 mais un correctif pour la version SharePoint 2016 est encore en attente de publication.
En l’absence de patch complet, Microsoft recommande de mettre en œuvre immédiatement des mesures d’atténuation : isolation des serveurs affectés, renforcement des contrôles d’accès, rotation des clés cryptographiques exposées, redémarrage des services IIS, et surveillance active des journaux d’activité pour détecter toute activité anormale.
L’agence de cybersécurité américaine CISA et le CERT-FR soulignent l’importance de ces recommandations, invitant les organisations à considérer comme compromis tout serveur exposé et à enclencher sans délai des actions de remédiation approfondies.
Ces failles sont activement exploitées à grande échelle a alerté dès vendredi la société de cybersécurité néerlandaise Eye Security, identifiant des dizaines de systèmes compromis après avoir analysé plus de 8 000 serveurs SharePoint accessibles en ligne.
« Les conséquences potentielles vont au-delà de SharePoint, car ces serveurs se connectent souvent aux systèmes métier clés tels que la messagerie et le stockage de fichiers ». Elle recense dans un premier bilan 85 serveurs compromis dans 54 grandes organisations touchées dans le monde.