Mardi soir, après la fermeture de la bourse, HPE a annoncé, à l’occasion de la publication de ses résultats pour le trimestre clos fin juillet, un chiffre d’affaires en baisse de 7% par rapport au même trimestre de l’exercice précédent, à 7,22 milliards de dollars, manquant l’estimation des analystes établie à 7,28 milliards de dollars. Pourtant, au lieu de s’inquiéter, les investisseurs ont salué ce résultat, faisant progresser les actions de HPE dans les heures qui ont suivi l’annonce. Leur cours a ainsi bondi de près de 6% mardi hors cotation et a achevé la séance de mercredi sur une hausse de 3,4% à 13,42 dollars. 

Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette confiance des marchés. D’abord, si le chiffre d’affaires a manqué le consensus des analystes, le résultat par action (non conforme aux règles comptables généralement admises) l’a dépassé en s’établissant à 0,45 dollar (en hausse de 7%), contre 0,40 dollar anticipé. HPE a même dépassé sa propre prévision qui s’établissait dans une fourchette comprise entre 0,40 et 0,44 dollar par action. HPE a également annoncé un bénéfice par action de 0,43 à 0,47 USD pour le trimestre clos fin octobre, ce qui se compare avantageusement au consensus de 0,43 USD. Malgré le règlement de 666 millions de dollars à la société de services informatiques DXC Technology en paiement d’un litige annoncé la semaine dernière, HPE a réitéré ses prévisions pour l’exercice 2019 (se terminant en octobre) d’un flux de trésorerie disponible de 1,4 à 1,6 milliard de dollars et de 1,9 à 2,1 milliards de dollars pour l’exercice 2020.

L’une des principales raisons pour lesquelles HPE a dépassé les estimations de résultat par action en dépit d’une baisse de ses revenus est que sa marge brute (non conforme aux RCGA) a progressé de 3,4 points sur un an pour s’établir à 33,9%, bien au-dessus du consensuelle qui l’estimait à 32%. Antonio Neri, le PDG de HPE, a expliqué à ce propos que près de la moitié de la croissance séquentielle de la marge de HPE provenait des baisses de prix sur ses achats de produits de base (notamment sur les mémoires flash), et que la moitié provenait de l’évolution du mix HPE vers des offres à plus forte marge.

« Au troisième trimestre, nous continuons de démontrer une exécution disciplinée, ce qui a accru la rentabilité de la société, a ainsi expliqué Antonio Neri, lors de la présentation des résultats aux investisseurs. Sur un marché plus inégal, nous avons amélioré nos marges brutes et opérationnelles, dégagé un solide bénéfice par action et généré un niveau record de flux de trésorerie disponibles depuis le début de l’année. Ces résultats reflètent notre dynamisme alors que nous prenons des mesures délibérées pour faire évoluer notre portefeuille vers une offre de valeur supérieure, définie par logiciel et livrée en tant que service ».

Comme l’a ensuite précisé Tarek Robbiati, CFO de HPE : « l’année fiscale 2019 n’a pas été dévolue à l’accélération de notre croissance [mais plutôt au respect de] nos engagements en matière de bénéfice par action, ainsi que de génération de flux de trésorerie disponibles. Ce sont les deux indicateurs les plus importants. »

Autre facteur qui a eu l’heur de plaire aux investisseurs : HPE a su garder le cap sur ses offres stratégiques. « Il est important de noter que nous continuons à générer de la croissance dans nos principaux domaines d’investissements stratégiques, notamment le calcul haute performance, l’infrastructure hyperconvergée, le cloud hybride et les services Pointnext, dont GreenLake est l’un des principaux moteurs », a développé Antonio Neri. Dans le détail, ses ventes de baies de stockage Nimble ont augmenté de 21%, et celles de ses systèmes hyperconvergés SimpliVity de 4%. Les systèmes composables Synergy ont progressé de 28%.  Et GreenLake a enregistré une croissance de 10% en rythme annuel. La valeur des contrats GreenLake dépasse désormais les 2,5 milliards de dollars, avec plus de 600 clients, s’est félicité le PDG, évoquant à propos de cette offre des taux de renouvellement de 99% et un score Net Promoter de 91 – ce qui est exceptionnel.

Pour autant, la croissance de ces activités s’est fortement ralentie par rapport aux trimestres précédents. Ainsi, les systèmes SimpliVity affichaient encore une croissance de 25% au trimestre précédent et les systèmes Synergie de 78%. HPE attribue cette décélération de SimpliVity et de Synergy au ralentissement des achats des entreprises. « Nous continuons de voir une demande inégale due en partie aux tensions commerciales en cours, qui ont une incidence sur la stabilité du marché et la confiance des clients. Cela se manifeste par des cycles de vente allongés, en particulier dans les plus grandes transactions, comme nous l’avons noté le trimestre dernier et réaffirmé lors de notre conférence Discover en juin », a poursuivi Antonio Neri.

Néanmoins, HPE a perdu du terrain dans le domaine du stockage (-5%) et des serveurs (-12%). Une baisse en partie imputable à la rationalisation du portefeuille (suppression des serveurs peu coûteux pour les hyperscalers) et à l’annonce trop récente des baies de stockage haut de gamme Primera qui n’ont pas encore pris le relai de ses baies traditionnelles 3Par, qui semblent avoir amorcé leur déclin. 

HPE a perdu du terrain dans le domaine du stockage (-5%) et des serveurs (-12%). Une baisse en partie imputable à la rationalisation du portefeuille (suppression des serveurs peu coûteux pour les hyperscalers) et à l’annonce trop récente des baies de stockage haut de gamme Primera qui n’ont pas encore pris le relai de ses baies traditionnelles 3Par, qui semblent avoir amorcé leur déclin.