Le scénario d’une vente de SFR revient sur la table. Selon une enquête du Figaro, Patrick Drahi veut « tourner la page des télécoms en France ». Altice, la maison mère de l’opérateur, a récemment conclu un accord pour restructurer sa dette mais cette dernière s’élève encore à 15,5 milliards d’euros. La vente de SFR pourrait donc être le point d’orgue du mouvement de cessions d’actifs déjà engagé. Le prix de vente espéré est de 25 milliards d’euros.

L’hypothèse d’une cession de SFR n’est pas nouvelle. En 2023 Le Monde avait déjà rapporté que des banques avaient été mandatées pour identifier les meilleurs acheteurs potentiels. Après avoir épuré une partie de la dette, Drahi apparait désormais comme moins contraint de vendre et en meilleure posture pour négocier. Il chercherait à parvenir à un accord avant la présidentielle de 2027. Officiellement, aucune déclaration n’a encore été faite en ce sens. La priorité affichée est de relancer SFR qui doit « redevenir l’opérateur préféré des Français ».

Orange, Bouygues Telecom et Free seraient pour leur part impatients d’étudier le dossier, ne pouvant qu’espérer un retour à trois opérateurs. Toutefois le scénario d’une vente en bloc a peu de chance d’advenir. En rachetant SFR, Orange se retrouverait en situation de quasi-monopole. Tandis qu’un rachat par Free ou Bouygues Telecom conduirait à une situation de quasi duopole, menaçant la survie du troisième. Une solution serait donc que le repreneur cède une partie des actifs à ses autres concurrents.

Altice pourrait également se tourner vers des investisseurs étrangers comme les opérateurs saoudiens ou émiratis. Mais la vente à un acteur étranger serait politiquement sensible, notamment en matière de souveraineté. Le Figaro n’a pas tort d’évoquer un processus semé d’embûches.