A travers sa holding Altice, Patrick Drahi préparerait un projet d’acquisition de Bouygues Telecom révèle Bloomberg qui s’appuie sur une source proche du dossier. Celui que nos confrères américains
surnomment le » tycoon » des médias et des télécoms examinerait les obstacles financiers et réglementaires à une prise de contrôle du troisième opérateur mobile.
Des discussions informelles auraient été entamées avec des responsables de ce dernier a précisé à nos confrères l’informateur qui souhaite rester anonyme.
Selon Altice, la transaction est réalisable et pourrait obtenir l’aval des autorités françaises et du gouvernement.
Ces derniers avaient en effet approuvé l’an dernier l’idée d’un rapprochement entre SFR, alors détenu par Vivendi, et Bouygues. Pour qu’ils accordent à nouveau leur blanc-seing il faudrait que les suppressions d’emplois soient limitées, ce qui ne manquerait pas de poser des problèmes d’intégration du nouvel arrivant a encore précisé la source.
Une telle opération, si elle voit le jour, serait pour Patrick Drahi la troisième transaction d’envergure après les rachat de SFR, de Portugal Telecom et d’une partie des titres français appartenant au groupe de presse belge Roularta.
Contactés par Bloomberg, Altice et Bouygues ont refusé de commenter ce qu’ils considèrent comme des rumeurs. Un porte-parole de Bouygues Telecom a renvoyé à un communiqué de presse antérieur dans lequel l’opérateur expliquait qu’il développait une stratégie stand-alone dans un marché à quatre opérateurs.
En novembre dernier, le directeur général d’Alice, Dexter Goel avait expliqué qu’Alice était un acheteur naturel pour Bouygues Telecom.
Un nouveau leader sur le marché français
D’après Bloomberg, la combinaison de l’opérateur avec SFR aboutirait à la naissance d’un nouveau leader sur la marché français avec plus de 30 millions de clients mobiles, supplantant ainsi Orange.
En 2014, Bouygues avait entamé des pourparlers avec Free pour la cession de sa filiale télécoms. Les deux parties n’étaient pas parvenues à se mettre d’accord sur un prix de vente. Selon des rumeurs, Martin Bouygues avait fixé la barre trop haut en exigeant 8 milliards d’euros.
On notera que les rumeurs d’un rapprochement avec Bouygues Telecom font surface alors que celui entre Numericable et SFR se déroule dans un climat tendu.
La CFE-CGC vient en effet d’adresser à la nouvelle direction de SFR mise en place par Patrick Drahi un courrier fustigeant notamment un mode de gestion coupé des équipes existantes, des objectifs commerciaux inatteignables, la création de trésorerie à marche forcée et l’écrémage d’une partie du management.
Le syndicat des cadres s’étonne également sur une baisse moyenne de 30% des prix exigée des fournisseurs.
Voilà de quoi inquiéter les salariés et les approvisionneurs de Bouygues Telecom.