Lip-Bu Tan, le PDG d’Intel (cf. photo), semble avoir retourné Donald Trump comme une crêpe. Alors qu’il était sur le point de se faire limoger il y a une semaine à peine, la Maison-Blanche décide de le maintenir en poste et de s’impliquer directement dans le capital du vieux joyau étatsunien des semi-conducteurs, d’après les informations de l’agence Bloomberg.

L’initiative de financement public d’Intel a d’abord été lancée par l’ex-président des Etats-Unis, Joe Biden, en 2022. Le gouvernement étatsunien avait décidé d’octroyer 7,86 milliards de dollars de subventions à Intel pour construire des usines sur le sol américain dans le cadre du CHIPS Act. Les projets de construction ont pris du retard et Intel s’est enlisé dans les difficultés financières ces dernières années. Le mois dernier, le géant des puces a annoncé une nouvelle vague de licenciement de 15% de ses effectifs, soient 24.000 personnes. Intel prévoit de terminer l’année avec des effectifs d’environ 75.000 personnes alors que la société comptait 108.900 employé·e·s en décembre dernier, selon un rapport annuel déposé auprès de la Securities and Exchange Commission des Etats-Unis. Cet été, Intel a également abandonné ses projets de construction d’usines en Allemagne et en Pologne.

L’initiative de financement public d’Intel est désormais récupérée par le président étatsunien actuel, Donald Trump. Aux 8 milliards de dollars déjà promis s’ajoute une promesse de financement de 3 milliards de dollars pour un programme de Défense.

Suite à la rencontre entre Lip-Bu Tan et Donald Trump la semaine passée, l’accord permettant à Intel de recevoir 11 milliards de dollars de financement fédéral pour soutenir ses projets d’expansion aux Etats-Unis serait transformé en une participation d’environ 10 % dans le géant des semi-conducteurs en difficulté. Enfin, si Donald Trump ne change pas d’avis d’ici là.

Après des décennies d’éloge de la privatisation économique, la Maison-Blanche va donc recourir à la nationalisation afin de renforcer sa sécurité technologique.