Altice France fait un grand pas dans la restructuration de sa dette colossale de 24 milliards d’euros. Confirmant les rumeurs parues la veille, la maison mère de SFR, a confirmé mercredi un accord avec un groupe de créanciers permettant de réduire la dette de 8,6 milliards pour la ramener à 15,5 milliards d’euros.
En contrepartie, les créanciers obtiendront 45% des parts de l’entreprise, ainsi qu’un versement de 1,6 milliard d’euros en cash. Le financement de ce dernier est assuré par les cessions d’actifs déjà réalisées, notamment les filiales Altice Media et Teads (publicité en ligne), 70% de l’activité de centres de donnés et des participations dans La Poste Mobile et le groupe britannique BT.
L’accord permet d’abaisser le ratio d’endettement, au niveau qui était fixé de moins de 4 fois son excédent brut d’exploitation, contre 6,4 avant l’accord. Il redonne aussi de l’oxygène en allongeant la maturité de la dette, avec des échéances étendues jusqu’à 2028-2023 contre un peu plus de trois ans précédemment.
Au terme d’un long bras de fer avec les créanciers, le fondateur du groupe Patrick Drahi parvient donc à réduire substantiellement le fardeau de la dette tout en restant le principal actionnaire. Il devra toutefois désormais composer avec les représentants des créanciers qui obtiennent deux sièges au conseil d’administration.
Reste maintenant à stopper l’hémorragie chez SFR, qui a perdu 1 millions d’abonnés depuis un an. Arthur Dreyfuss, le directeur général d’Altice France le reconnait en déclarant que pour assurer son avenir, SFR devra « redevenir l’opérateur préféré des Français ».