Pour mener à bien son désendettement, Altice prépare depuis plusieurs mois un mouvement de cession d’actifs. Le groupe envisage désormais d’ouvrir le capital de son actif le plus précieux en Europe, l’opérateur SFR. Après des échanges avec les investisseurs la semaine dernière, les intentions du patron et fondateur Patrick Drahi commencent à se dessiner. Le groupe aurait mandaté au moins quatre banques d’affaires pour effectuer une revue de ses actifs en Europe.

Selon Le Monde, les banques Lazard et BNP Paribas seraient mandatées sur le dossier SFR et chargées de « trouver les meilleurs acheteurs potentiels et les mettre en concurrence pour faire monter le prix ». Cependant ni la taille du bloc à céder, ni le prix recherché ne sont connus.

Des analystes cités par l’agence Reuters estiment que sur la base de son Ebitda, SFR pourrait être valorisé entre 16 et 25 Md€. « Il sera peut-être difficile de trouver un acheteur à ce prix, compte tenu des difficultés rencontrées par SFR et le fait que Drahi soit un vendeur forcé », déclare toutefois Thomas Coudry, analyste chez Bryan Garnier.

Ce besoin urgent de fonds intervient en effet après qu’Altice ait été fragilisé cet été par l’arrestation au Portugal pour des soupçons de corruption du principal collaborateur de Patrick Drahi, Armando Pereira, risquant de saper la confiance des investisseurs.

La dette du groupe s’élève à 60 milliards de dollars et à 24 milliards d’euros pour Altice France. Le mois dernier, Patrick Drahi s’était engagé à réduire la dette d’Altice France en levant trois milliards de dollars.

Une des pistes déjà évoquée est la cession des 92 data centers d’Altice en France, valorisés un milliard d’euros, au fonds d’infrastructure de la banque américaine Morgan Stanley. Selon Les Échos, un accord de principe aurait été trouvé mais reste à finaliser.

Alors que les actifs médias, dont les chaines BFM et RMC, étaient au départ exclus de la revue des actifs, le groupe ne semblent plus fermer la porte à leur vente, sous réserve d’obtenir des offres à bon prix.  Selon les informations du Figaro, le prix attendu serait d’au moins 2 milliards d’euros et le dossier pourrait susciter la convoitise des milliardaires Xavier Niel et Rodolphe Saadé.