Axians, qui privilégie désormais la croissance interne, recueille les fruits de sa stratégie visant à proposer une offre globale de téléphonie-informatique, selon Gilles Vivat, son directeur général.

 

 

Channelnews : Vous venez juste de relancer votre stratégie de croissance externe en rachetant la société de services informatiques IMS 87. Mais vous êtes resté trois ans sans réaliser aucune opération. Pourquoi ce coup d’arrêt ?

 

Gilles Vivat : C’est vrai que notre croissance externe s’est ralentie depuis quelques années après une période très active dans les années 2001-2003. Notre dernière acquisition remontait à 2006 avec le rachat de l’installateur téléphonique strasbourgeois Héralys. Ce ralentissement s’explique par le manque de cibles intéressantes, la nécessité de digérer les acquisitions passées et la volonté d’axer notre croissance à l’international. Nous nous sommes ainsi implantés aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne en 2004 et en Allemagne en 2005. En France, nous avons privilégié la croissance interne, en ouvrant de nouvelles agences notamment à Metz (2007), à Nice (2007), aux Antilles (Guadeloupe et Martinique) et à Reims (2009).

 

 

Quels sont désormais vos chiffres clés en termes d’implantations, de revenus, d’effectifs ?

 

Gilles Vivat : Le groupe compte désormais 59 implantations dans cinq pays (dont la Suisse) et son effectif dépasse les 1150 personnes. En France, nous disposons de 34 implantations réalisant 133 M€ de CA (2008) avec un effectif de 760 personnes.

 

 

Pouvez-vous nous donner une idée de la tendance en termes de croissance ?

 

Gilles Vivat : Nous avons enregistré une croissance légèrement positive sur l’exercice 2008. Et à notre grande satisfaction, la croissance reste à la hausse sur le premier semestre 2009. À fin juin, notre carnet de prise de commandes était en croissance de 7% par rapport à la même période de l’an dernier. Nous manquons en recanche de visibilité sur le second semestre.

 

 

Comment expliquez-vous cette performance ?

 

Gilles Vivat : Pour être franc c’est une surprise pour nous car nous pensions que les communications d’entreprises allaient être un des secteurs parmi les plus touchés par la crise. Au lieu de cela nous constatons que les entreprises continuent à investir, notamment dans les réseaux, les communications unifiées, la sécurité, la virtualisation et les applications vidéo. La téléphonie traditionnelle souffre plus. Nous n’avons pas vraiment d’explication. Au départ, nous pensions que les clients anticipaient d’éventuelles restrictions budgétaires. Mais la tendance se confirmant, nous pensons que l’explication est à chercher du côté de la solidité du groupe – nous sommes une filiale Vinci Energie – et de sa stratégie diversifiée (en termes d’offre et de clientèle) qui rassurent les clients.

 

 

Où en êtes-vous de la fameuse convergence informatique-télécoms, pierre angulaire de votre stratégie depuis votre création il y a dix ans ?

 

Gilles Vivat : Aujourd’hui la convergence est pour nous une réalité. La plupart des 25 entreprises qui constituent le réseau Axians ont développé une approche globale téléphonie-informatique et commercialisent aujourd’hui aussi bien des solutions de téléphonie traditionnelles que des serveurs et des PC. Ainsi, la téléphonie traditionnelle ne représente plus que 30% de l’ensemble de nos revenus, contre 36% il y a cinq ans. En revanche, ce que nous appelons les nouvelles technologies, c’est-à-dire tout ce qui relève de la téléphonie sur IP, de la sécurité, des communications unifiées et des solutions audio-visuelles, est passé dans le même temps de 20% à 32% de nos revenus. Le reste de l’activité, soit 38% de nos revenus, provenant des infrastructures réseaux.

 

 

Qui sont aujourd’hui vos principaux partenaires et quelles sont les tendances émergentes dans votre métier ?

 

Gilles Vivat : Nous travaillons beaucoup avec Cisco, Alcatel, Aastra, qui sont nos partenaires historiques mais aussi depuis plus récemment avec Microsoft et HP. Nous avons également une relation très étroite avec Juniper en Allemagne qui va progressivement s’étendre aux autres implantations du groupe. Et bien-sûr, nous travaillons aussi avec une multitude de partenaires de niche. Parmi les tendances qui émergent actuellement, je citerais la virtualisation (déjà maîtrisée par sept de centres de profits) et les applications audio-vidéo (vidéo-conférence, affichage dynamique, vidéo-surveillance…) qui présentent l’avantage de tirer les besoins entermes d’infrastructures réseaux. Je constate également que nous travaillons de plus en plus étroitement avec les grands opérateurs. Les clients nous sollicitent de plus en plus en amont pour les aider à optimiser leurs dépenses télécoms et à adopter de nouveaux usages.