Le bilan environnemental des centres de données s’est dégradé en 2025, selon un baromètre de l’Uptime Institute. L’intelligence artificielle est devenue le point de mire des entreprises et cet engouement supplante les considérations environnementales. Au sein de cette quinzième édition de l’étude menée auprès de plus de 800 propriétaires et opérateurs de datacenters et de plus de 1.000 fournisseurs, on apprend que « les initiatives en matière de durabilité sont au point mort ». Et ce, de par le monde.

« Les grands projets d’expansion, notamment les centres de données d’IA récemment mis en service ou en cours de développement, consomment beaucoup de ressources, ce qui rend les objectifs de durabilité plus difficiles à atteindre. On constate que les opérateurs sont moins motivés à collecter et à communiquer les données », souligne l’équipe de recherche.

La mesure de l’efficacité énergétique (PUE) a baissé de 76% en 2024 à 74% en 2025. Celle de l’utilisation des serveurs a également diminué : de 41% en 2024 à 37% en 2025. Idem pour les émissions carbones de scopes 1 et 2.

« Seuls 84% des sondés ont produit des métriques sur la consommation électrique de l’IT ou des datacenters contre 89% en 2024 », déplore Andy Lawrence, directeur exécutif de la recherche à l’Uptime Institute.

En cause, un manque de courage au sein des politiques publiques. Le gendarme de la bourse étatsunienne n’exige plus de rapports sur les émissions de gaz à effet de serre et sur les risques climatiques. L’Union Européenne a réduit la portée de la directive CSRD (corporate sustainability reporting directive) ainsi que le nombre d’entreprises soumises au reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG).

Résultat : les niveaux moyens d’efficacité énergétique (PUE) ont peu évolué depuis 2020 ; la densité énergétique moyenne des racks de serveurs continue d’augmenter, ainsi que la demande en infrastructures d’alimentation et de refroidissement.

Pour rappel, le numérique est à l’origine de 4,4 % de l’empreinte carbone en France, selon les chiffres de l’Ademe. Les datacenters représentent la deuxième source de pollution du secteur du numérique, après la fabrication des équipements. Leur empreinte environnementale augmente considérablement avec l’intelligence artificielle. A titre d’exemple, une requête moyenne faite à ChatGPT consomme 0,34 wattheure et 0,32 ml d’eau, selon les informations communiquées par OpenAI, le créateur de ChatGPT.