Koesio vient de lancer les procédures de recherche d’un partenaire financier intéressé par le rachat de 20% à 25% de son capital. Alors que le groupe s’apprête à franchir le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires consolidé sur l’exercice qui démarrera le 1er avril, son capital demeure majoritairement entre les mains de son fondateur, Pieric Brenier, et de sa famille. Et si les managers et les salariés figurent en bonne place parmi les minoritaires, jusque-là aucun fonds, ni aucune banque, ni aucun partenaire industriel n’était entré au capital, Pieric Brenier ayant fait le choix de préserver l’indépendance de son groupe.

Alors pourquoi changer son fusil d’épaule maintenant ? C’est Gilles Perrot, directeur général de Koesio, qui répond : « Pieric a eu 60 ans en 2022. Il considère dès lors raisonnable de réaliser une partie de son patrimoine, tout en conservant avec sa famille la majorité du capital du groupe ».

À noter que ces 20% à 25% du capital de Koesio ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Sur la base de son Ebitda au 31 mars 2022, qui était de 120 millions d’euros, sa valorisation pourrait atteindre 700 à 800 millions d’euros [si l’on prend comme multiple de valorisation 10 ou 11, qui sont actuellement le multiple communément retenu pour les entreprises du secteur et si l’on déduit la dette], d’après notre estimation. Soit 175 à 200 M€ pour 25% du capital. Une valorisation qui a beaucoup progressé ces dernières années, à l’image du fonds commun de placement maison lancé en 2016, qui a servi un taux de rendement interne moyen de 38% par an à ses bénéficiaires. Ainsi, les salariés qui y auraient investi 10.000 euros à l’époque, seraient aujourd’hui à la tête d’un capital de 78.000 €.

Une valorisation qui traduit les performances hors norme du groupe. Sur les trois derniers exercices connus, ses revenus annuels ont enregistré une progression moyenne annuelle de 36%, dont 11% de croissance organique. Et sur son exercice 2022-2023, qui s’achèvera fin mars, la croissance devrait encore culminer autour de 17% pour un atterrissage du chiffre d’affaires à 880 M€, contre 754 M€ sur l’exercice précédent. L’effectif devrait approcher les 3.500 personnes (3.300 actuellement).

Sur l’exercice, Koesio a maintenu un rythme soutenu de croissance externe avec quatorze opérations réalisées – parmi lesquelles celle d’Aviti en juillet – représentant un chiffre d’affaires cumulé de 98 M€. Et six nouvelles acquisitions devraient être finalisées d’ici à fin mars, pour 30 M€ de chiffre d’affaires additionnel.

Parmi les éléments marquant de l’exercice 2022-2023, on notera le poids grandissant de l’IT dans le chiffre d’affaires et dans la croissance. En cumulant les activités de ses différentes filiales dédiée, notamment Koesio Corporate IT (l’ex-Quadria + une partie de Noeva), CIS Valley, Aviti, Koesio Data Solutions (qui rassemble les acticités d’intégration de logiciels de gestion), Koesio Managed Services (ex-Axone Group), Koesio Informatique Aura (ex C’Pro Informatique), ainsi que les activités gestion documentaire (et globalement les solutions IT) vendues par les Koesio régions, l’IT pèse désormais environ 500 M€ de chiffre d’affaires pro forma (revenus en année pleine), soit 47% du chiffre d’affaires pro forma du groupe. Et l’essentiel de sa croissance organique dans la mesure où l’impression, qui représente 36% de ses revenus, n’a pas fait de croissance cette année.

Autre élément marquant de l’exercice : la victoire du skipper de Koesio, le navigateur Erwan Leroux, sur la 12e route du rhum le 20 novembre dernier. Ce partenariat lancé en 2021 pour soutenir le lancement de la marque Koesio, aura eu des retombées inespérées pour le groupe. Le partenariat avec Erwan Leroux se poursuit cette année avec la transat Jacques Vabre en novembre.

Autre moment fort de l’année, l’intégration de l’activité intégration IT de Noeva au sein de Koesio Corporate IT, étoffant son effectif d’une centaine de personnes supplémentaires. À noter à ce propos qu’une réflexion est actuellement en cours pour intégrer les périmètres CIS Valley et Aviti à Koesio Corporate IT et unifier les marques.

Pour l’exercice qui démarre début avril, le groupe prévoit une croissance de 23%, dont 9% d’organique. De quoi franchir la barre du milliard d’euro de chiffre d’affaires (à 1,08 milliard d’euros). Une croissance qui continuera d’être alimentée par la croissance externe, mais également par la croissance organique qui reste « un vecteur important de développement, selon Gilles Perrot.  On continuera d’investir dans le recrutement et dans de nouvelles offres ».

Edit du 10/07/2023 : la valorisation estimée de Koesio a été révisée pour tenir compte du poids de sa dette.