L’éditeur de logiciels de gestion s’apprête à officialiser sa conversion à la diffusion de ses produits à l’usage. Une conversion tardive mais totale dans la mesure où son offre devrait être réellement sans engagement.

 

La rumeur enflait depuis des semaines. Désormais, le doute n’est plus permis. Sage devrait officialiser lors de sa prochaine conférence de presse programmée ce vendredi un revirement stratégique en matière de Saas. L’éditeur s’apprête en effet à annoncer que l’ensemble de son offre PME – notamment Sage 30, Sage 40 (paye), Sage 100 et Sage CRM – est désormais accessible en mode hébergé selon une formule de souscription mensuelle sans engagement de durée. Un nouveau mode de commercialisation baptisé DSU (Droit de souscription à l’usage).

Mieux, alors que Sage s’était toujours réservé en direct la commercialisation de ses offres Saas existantes (notamment sa solution de gestion des douanes ou ses produits de trésorerie), les partenaires seront cette fois au cœur du dispositif. Ils pourront héberger eux-mêmes les produits de Sage ou relayer en marque blanche des offres hébergées par d’autres.

Cette annonce marque un revirement important dans la stratégie de l’éditeur, qui avait toujours prétendu jusqu’ici qu’il ne voyait pas de demande pour la mise à disposition de ses produits en mode Saas. Ainsi, Antoine Henry, le pdg de Sage France, nous déclarait il y a moins de trois mois que « si ce modèle fait sens pour certaines applications de niche, il n’est pas encore réclamé par les clients sur les produits cœur de marché. »

Pascal Houillon, son prédécesseur, allait même jusqu’à affirmer il y a un an : « Dans les cas de connexions distantes de multiples personnes ou d’utilisation ponctuelle d’applicatifs, le SaaS peut se justifier. C’est un élément fonctionnel supplémentaire. En aucun cas un mode de commercialisation. Nous croyons au SaaS comme un moyen d’intégrer des services additionnels déportés à nos applications  mais nous ne croyons pas à une comptabilité ou un ERP en SaaS. »

C’est donc pour des raisons essentiellement stratégiques que l’éditeur a tant tardé à se lancer. Car techniquement son offre supporte déjà le mode hébergé depuis plusieurs années. Des hébergeurs, tels que MB2I, Aspaway ou Prodware la proposent déjà sous cette forme. La nouveauté réside donc bien dans le mode de commercialisation.

 

Mise à jour du 11 mai 2011 : notre papier du 21 mars recelait une contradiction. Après avoir annoncé la conversion de Sage à la diffusion de ses produits à l’usage, nous écrivions en conclusion que la DSU n’était pas une nouveauté. Cette affirmation était bien-sûr erronée. Il fallait comprendre que la possibilité de souscrire à l’usage était déjà possible mais uniquement auprès de certains services providers. C’est désormais un mode de commercialisation à part entière reconnu par Sage et accessible à tous ses partenaires, qui s’applique non seulement aux solutions hébergées mais également aux solutions déployées sur site. Cette précision nous a été apportée par Sage ce 11 mai dans le cadre de la demande d’entretien que nous avions formulée à la suite de cet article.

Précisons également qu’à la conférence de presse mentionnée au début de l’article, le sujet du DSU n’a finalement pas été abordé, Sage ayant limité sa communication à une présentation générale de sa stratégie Web.