Microsoft mise à son tour sur l’énergie nucléaire pour répondre aux besoins colossaux de ses datacenters. Le groupe a signé un accord d’achat d’électricité d’une durée de 20 ans avec la société Constellation, qui repose sur le redémarrage de la centrale nucléaire de Three Mile Island en Pennsylvanie.

La centrale est tristement célèbre pour l’accident nucléaire survenu en 1979 ayant conduit à la fonte partielle du cœur de son réacteur n°2 et au rejet en faible quantité dans l’environnement d’éléments radioactifs. Constellation a acheté en 1999 la tranche et le réacteur n°1 de la centrale et l’a exploité jusqu’en 1999, avant de le mettre hors service pour des raisons économiques.

Constellation prévoit de dépenser 1,6 milliard de dollars pour relancer l’installation, qui devrait être mise en service d’ici 2028. Sa capacité devrait atteindre 835 MW, de quoi alimenter 800.000 foyers ou deux fois l’ensemble de tous les datacenters de la région francilienne ! La société devra toutefois obtenir au préalable l’approbation de la commission de réglementation nucléaire des États-Unis et renouveler la licence pour prolonger les opérations au moins jusqu’en 20254.

« Cet accord constitue une étape majeure dans les efforts de Microsoft pour aider à décarboner le réseau, en soutien à notre engagement à devenir négatif en carbone. Microsoft continue de collaborer avec les fournisseurs d’énergie pour développer des sources d’énergie sans carbone afin de répondre aux besoins en capacité et en fiabilité des réseaux », a commenté Bobby Hollis, vice-président de l’énergie chez Microsoft dans un communiqué.

Selon le département de l’énergie (EIA), la consommation d’énergie liée aux centres de données va plus que doubler aux États-Unis d’ici 2030 pour consommer environ 9 % de toute l’électricité du pays. Pour éviter le risque de pénurie et faire face à un bilan carbone plombé par l’IA, Microsoft et les autres géants technologiques sont prêts à exploiter toutes les options, même nucléaires.

Crédit photo : US Office of Nuclear Energy