Détenant 29% du capital de WeWork, SoftBank Group a annoncé mercredi qu’il injectait 5 milliards de dollars dans la société et lançait une OPA sur un paquet d’action à hauteur de 3 milliards de dollars maximum. Le géant japonais s’engage également à accélérer le versement d’un 1,5 milliard de dollars pour faire face à une échéance d’obligations. « Ce financement fournit à WeWork des liquidités importantes lui permettant d’exécuter son plan d’entreprise afin d’accélérer le cheminement de la société vers la rentabilité et des flux de trésorerie disponibles positifs », indique un communiqué du groupe. Après la clôture de l’OPA, ce dernier détiendra environ 80% du capital mais pas la majorité des droits de vote précise le communiqué qui ajoute que WeWork ne sera pas une filiale mais un associé de SoftBank.

La direction du spécialiste du coworking est désormais assurée par Marcelo Claure, directeur des opérations de SoftBank, lequel a déjà participé au redressement d’une filiale du groupe nippon : l’opérateur mobile Sprint. Le fondateur et CEO de WeWork, Adam Neumann, ne conservera plus qu’un rôle d’observateur au conseil d’administration. Ce dernier sera élargi et prendra le contrôle des actions du fantasque homme d’affaires.

« WeWork redéfinit la nature du travail en créant des expériences significatives en intégrant le design, la technologie et la communauté. Le nouveau capital fourni par SoftBank va redonner de l’élan à la société et je m’engage à générer une rentabilité et des flux de trésorerie disponibles positifs », indique dans le document Marcelo Claure. « Aussi important que les implications financières, cet investissement témoigne de notre confiance en WeWork et de sa capacité à continuer de perturber le marché de l’immobilier commercial en offrant à nos clients des environnements de travail flexibles, collaboratifs et productifs. » Le nouveau CEO conclut en affirmant qu’il est « impatient d’aider WeWork à concrétiser sa vision dans l’intérêt des employés, des membres, des propriétaires et des communautés de WeWork du monde entier ».

Tous les employés ne seront probablement pas satisfaits de sa nomination. Une des premières tâches de Marcelo Claure consiste en effet à mettre en place un plan de redressement qui, si l’on en croit le Financial, Times, prévoit de licencier jusqu’à 4.000 salariés, soit un peu moins du tiers des effectifs de WeWork. Près d’un millier des emplois supprimés concernerait le personnel assurant l’entretien des espaces de coworking.

Adam Neumann peut quant à lui envisager l’avenir avec sérénité, grâce au rachat d’une partie de ses actions et à un versement en espèces il empochera 1,7 milliard de dollars. C’est ce qui s’appelle un parachute en or massif.