Vision Fund va réduire ses effectifs d’environ 15% après avoir enregistré des pertes record lors du dernier exercice rapporte Bloomberg qui s’appuie sur des sources proches du dossier. Le véhicule d’investissement de SoftBank qui emploie 500 personnes, se séparerait ainsi d’environ 80 salariés a déclaré à nos confrères l’une des sources. Basé à Londres, Vision Fund avait prévu de supprimer environ 10% de ses effectifs le mois dernier mais son directeur Rajeev Misra, qui souhaite réduire les coûts de jusqu’à 20%, a décidé d’augmenter le nombre des licenciements a indiqué l’informateur qui souhaite garder l’anonymat. Selon ce dernier, certaines des personnes remerciées pourraient être recasées chez SoftBank. Deux associés directeurs du fonds, Akshay Naheta et Kentaro Matsui, ont ainsi retrouvé un poste au sein de la holding. Cependant, selon un autre source de Bloomberg, la holding pourrait à son tour licencier. Une trentaine de collaborateurs sur les 192 qu’elle emploie, auraient transmis leur CV à des agences de recutement.
SoftBank, dirigée par le milliardaire japonais Masayoshi Son (photo), a annoncé une perte d’exploitation record d’environ 13 milliards de dollars le mois dernier. Affichant un déficit de 17,7 milliards de dollars VisionFund, qui a réalisé des investissements malheureux dans des entreprises comme WeWork, Oyo et Uber Technologies, est passé en seulement un an du statut de source importante de bénéfices à celui de plus gros contributeur aux pertes de SoftBank. Masayoshi Son a renoncé, pour le moment, à lancer Vision Fund II, un second véhicule d’investissement de 100 milliards de dollars. Pour enrayer la chute du titre SoftBank, il a dévoilé son intention de racheter des actions et de rembourser sa dette en vendant pour environ 42 milliards de dollars d’actifs, dont une partie de sa participation dans Alibaba.
Comme le rappellent nos confrères, ces réductions de personnel interviennent une semaine seulement après que SoftBank ait révélé que, malgré les pertes massives de Vision Fund, Rajeev Misra avait bénéficié d’une augmentation substantielle de sa rémunération. L’ancien trader de la Deutsche Bank a ainsi gagné 1,61 milliard de yens (15 millions de dollars) au cours de l’exercice clos le 31 mars, soit plus du double de son salaire un an plus tôt.