L’introduction en bourse de WeWork par sa maison-mère The We Company a été abandonné, une semaine après l’éviction de son fondateur Adam Neumann, critiqué pour sa gestion et ses pratiques comptables.

Les investisseurs s’inquiètent en effet des pertes grandissantes de l’entreprise et de son business model qui consiste à prendre des baux à long terme et à louer des espaces à court terme rapporte Reuters.

The We Company disposait au 30 juin d’une trésorerie et d’équivalents de trésorerie pour environ 2,5 milliards de dollars. Son chiffre d’affaires 2018 a quasiment doublé pour atteindre 1,8 milliard de dollars, malheureusement ses pertes ont suivi la même trajectoire pour s’établir à 1,9 milliard de dollars.

L’échec de WeWork à entrer en bourse est un tournant critique pour les marchés, qui marque la fin de « l’ère du capital sans fin pour les entreprises non rentables », indique dans une note aux clients Michael Wilson, stratège en actions de Morgan Stanley Equity.

L’analyste y rappelle d’autres événements qui ont marqué ces 20 dernières années : le rachat échoué par United Airlines en octobre 1989, qui met effectivement fin à l’engouement de cette époque pour le LBO ; la fusion entre AOL et Time Warner en 2000, qui indiquait la fin de la bulle Internet ; et la participation de JPMorgan Chase à la faillite de la banque d’investissement Bear Stearns en 2008, qui a marqué la fin des excès financiers des années précédentes.

« Payer des évaluations extraordinaires pour n’importe quoi est une mauvaise idée, en particulier lorsqu’il s’agit d’entreprises qui pourraient ne jamais générer de flux de trésorerie positifs », ajoute Michael Wilson.

L’abandon de l’IPO permet aux actionnaires de WeWork de travailler au redressement de la société à l’abri des regards.