Le patron de SoftBank Group, Masayoshi Son a dévoilé un plan visant à vendre jusqu’à 41 milliards de dollars d’actifs cette année afin de racheter des actions et réduire sa dette rapporte Bloomberg. Il espère ainsi rassurer les investisseurs et consolider la valeur marchande de son empire en plein retournement économique lié la pandémie de coronavirus.

Le conglomérat japonais, qui gère également le Fonds Vision doté de 100 milliards de dollars, est considéré comme particulièrement vulnérable aux chocs économiques étant donné son énorme endettement et ses investissements dans des startups non rentables. En un mois, il a perdu près de la moitié de sa valeur. La situation est d’autant plus délicate qu’il doit également affronter le renchérissement des credit default Swaps (qui permettent aux investisseurs de compenser les pertes sur un actif), lesquels ont atteint leur plus haut niveau depuis environ une décennie.

Le plan ne précise pas les actifs que SoftBank Group a l’intention de vendre. Présent dans les télécoms (SoftBank, Sprint), il est par ailleurs propriétaire d’ARM, acquis pour 32 milliards de dollars en 2016 et d’une participation de 26% dans Alibaba. Outre ces pépites, il possède également des participations dans des entreprises qui cumulent des pertes comme Uber et WeWork.

Le spécialiste du co-working, qui vient d’obtenir un renflouement de 5 milliards de dollars de la part du groupe devrait être racheté  par SoftBank. Cependant des bruits courent à propos d’un éventuel abandon de l’opération. Une éventualité qui inquiète un comité spécial du conseil d’administration de WeWork constitué notamment d’investisseurs. Ce comité vient de réagir par un communiqué. « Le comité spécial du conseil d’administration de WeWork reste déterminé à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la réalisation de l’offre publique d’achat que SoftBank a promise à nos employés et actionnaires. Non seulement SoftBank est obligé de réaliser l’offre publique d’achat comme détaillé dans le Master Transaction Agreement, mais ses excuses pour ne pas essayer de conclure sont inappropriées et malhonnêtes. En outre, SoftBank a donné de nombreuses assurances aux employés et renier l’accord serait totalement contraire à l’éthique, en particulier compte tenu de l’environnement actuel », indique le document.

SoftBank a aussitôt répondu, précisant qu’il continuait d’honorer ses obligations en vertu de l’accord et que WeWork n’avait pas satisfait à toutes les conditions requises pour lancer l’OPA. « SoftBank a fourni plus de 5 milliards de dollars en fonds de roulement à WeWork depuis octobre. L’offre publique d’achat n’a aucun impact sur l’engagement de SoftBank envers WeWork ou sur la solidité financière de l’entreprise. En octobre, toutes les parties ont convenu de conditions de clôture spécifiques pour protéger SoftBank. SoftBank a informé les actionnaires que toutes les conditions de clôture convenues devaient être remplies avant que l’offre publique d’achat puisse être complété. Pour l’instant, elles ne le sont pas », peut-on lire dans la réponse. Celle-ci précise par ailleurs que les principaux bénéficiaires de l’OPA sont le fondateur de WeWork, Adam Neumann, certains anciens dirigeants de la société ainsi que de grands investisseurs institutionnels, et non les salariés qui ont déjà bénéficié d’une revalorisation de leurs options d’achat et qui recevraient moins de 10% du produit de l’offre publique d’achat.