Depuis le troisième trimestre 2010, Econocom n’a plus communiqué sur sa croissance organique. Jean-Philippe Roesch, directeur général, a accepté de lever un peu le voile sur l’évolution de l’activité à périmètre constant.


Depuis l’annonce du rachat d’ECS il y a un an, il était devenu difficile de s’y retrouver dans les comptes d’Econocom. Le groupe a ainsi annoncé des croissances faramineuses pour son exercice 2010 (+33%) et son premier semestre 2011 (+111%) choisissant de communiquer sur les chiffres consolidés d’ECS et d’Econocom.

Mais depuis le troisième trimestre 2010, il n’a plus donné que de vagues indications sur sa croissance organique alors que celle-ci était négative de 9% à cette époque. D’après notre estimation, elle n’a pas dépassé 3% pour l’ensemble de l’année 2010, plombée par un très mauvais troisième trimestre. À notre demande, Jean-Philippe Roesch, directeur général du groupe, a donc accepté de faire le point sur les tendances du premier semestre et les perspectives de l’exercice 2011.

Premier paramètre à avoir à l’esprit : le groupe a décidé de désinvestir de certaines activités dans le domaine de la location (notamment des petits contrats et des contrats non refinancés). Impact prévu sur le chiffre d’affaires 2012 par rapport à celui de 2011 à périmètre constant : -12% (soit 1,4 milliards d’euros au lieu de 1,59 Md€).

Dans ce contexte, le groupe a plutôt surperformé sur son premier semestre en n’annonçant qu’un recul de 3% de ses facturations à périmètre constant (à 764 M€). Une performance liée à la dynamique supérieure aux attentes des activités de location, mais aussi des services et de la distribution. La location est ainsi en recul de 9,7% en organique, les services sont stables et la distribution progresse de 17%.

En France, les tendances sont comparables. Les services, qui reculaient depuis 2009, notamment dans la maintenance, suite à la reprise de Task, ont stoppé leur décroissance. Econocom France a ainsi prévu de facturer 122 M€ de services cette année, soit la moitié du CA services groupe.

Côté distribution, la France (qui pèse 60% des revenus distribution groupe) a enregistré une croissance supérieure à 15% au premier semestre et son carnet de commandes a même progressé de 25% sur la période, précise Jean-Philippe Roesch. L’activité a été tirée notamment par des nouveaux marchés (essentiellement iPad) liés au partenariat avec Apple (dont Econocom est l’un des deux seuls Authorized system integrator) signé en début d’année et au développement de ses activités dans le monde médical (salles d’opérations multimédia, terminaux patients…).

Compte tenu du recul moins sensible que prévu du chiffre d’affaires organique sur le premier semestre, Econocom aurait pu rehausser son objectif annuel de 1,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. D’autant que les ventes de produits devraient poursuivre sur le même rythme au vu du carnet de commande engrangé au premier semestre et que les services devraient être soutenus par les investissements (2 M€) réalisés dans l’assistance technique et les services applicatifs. Mais il s’est contenté de le confirmer par prudence eut égard à l’évolution du contexte économique et alors que le métier de la location résiste mieux en période difficile.

« À court terme, de par sa taille et sa capacité à fournir des services sophistiqués aux entreprises, le groupe devrait bénéficier de la concentration du marché qui s’accélère dans les services et la distribution IT, expose Jean-Philippe Roesch. Un marché sur lequel Econocom fait partie des prédateurs avec ses dix-huit acquisitions en douze ans. Nous travaillons d’ailleurs sur de nouvelles cibles. Et à moyen terme, nous devrions bénéficier de l’essor du marché des objets connectés (immeubles intelligents, terminaux patients, affichage dynamique, charriots numériques, tableaux numériques, etc.) qui font partie de nos priorités ».