Dans la torpeur de l’été, LDLC a annoncé la cession des murs de son campus de Limonest (69), dans lequel le groupe avait emménagé fin août 2017. Objectif affiché de l’opération : désendetter le groupe dans un contexte d’activité moins dynamique et d’investissements substantiels.

Techniquement, LDLC s’est d’abord désengagé du crédit-bail qui lui avait permis d’acheter ses locaux il y a deux ans en en levant l’option bien avant la date initialement prévue. Ensemble de trois bâtiments représentant 7.000 m2 de bureaux, le campus LDLC accueille plus de 350 salariés sur un terrain d’un hectare. Redevenu propriétaire de son bien, LDLC l’a immédiatement revendu à un investisseur immobilier non dévoilé, empochant au passage une plus-value confortable de 10 M€ sur un prix de cession de 32 M€.

LDLC n’a pas quitté les lieux pour autant. Mais au lieu de verser des mensualités pour rembourser sa dette comme il le faisait jusque-là, il paye désormais un loyer. Son montant est comparable à celui de ses anciennes mensualités (voire légèrement inférieur). En revanche, son endettement s’en est trouvé réduit de 19,1 M€. En combinant cette opération avec la cession de son entrepôt de Nantes en juin dernier, l’endettement du groupe est revenu de 61,5 M€ à 20,5 M€.

Un désendettement salutaire à l’heure où les pertes commençaient à se creuser sous l’effet de ciseaux du ralentissement de l’activité et de l’accélération des investissements, comme l’explique Olivier de la Clergerie, directeur général du groupe. LDLC avait en effet dû afficher une perte nette de 4,3 millions d’euros sur l’exercice 2018-2019 clos fin juin, contre un bénéfice de 5,4 millions d’euros lors de l’exercice précédent.

L’exercice 2018-2019 a notamment été marqué par les dépenses engagées pour l’évolution de son système d’information, le développement de son nouveau site Web « Responsive Design » lancé en avril, le lancement de ses activités en Espagne (avec deux boutiques en dur à Barcelone et Madrid, un site Web et le recrutement d’une quinzaine de personnes), et la mise en œuvre (en juin dernier) de la livraison dans la journée à partir de sa plateforme logistique francilienne.

Des investissements qui devraient toutefois commencer à payer sur l’exercice en cours. Ses investissements dans son système d’information lui ont ainsi permis d’optimiser ses flux logistiques et de diminuer de 20 M€ la valeur absolue de son stock. Quant au nouveau site marchand, optimisé pour les mobiles, et aux livraisons dans la journée, ils devraient logiquement doper l’activité.

En parallèle, les aléas de marché qui se sont succédé ces deux dernières années (hausse des prix des puces mémoires, pénuries de cartes graphiques, indisponibilité de processeurs) contribuant à brider la croissance du groupe, sont aujourd’hui résorbés. Autant de signaux positifs qui, avec le désendettement et le retour à un EBITDA positif constaté dès le début de l’année, devraient consacrer le retour à la profitabilité sur l’exercice en cours.