La boutique LDLC de Grasse, qui a ouvert ses portes le 27 février dernier, n’est pas seulement la quarantième du groupe. C’est aussi la première boutique ouverte par un revendeur informatique indépendant en conversion d’enseigne. Ses trois fondateurs, Benjamin Tramier, Sébastien Funel et Yvan Logli, exploitaient en effet depuis une dizaine d’année un magasin à l’enseigne Playing Informatique à Mouans Sartoux à moins de 3 kilomètres de la boutique de 65 m2 qu’ils viennent d’ouvrir sous l’enseigne LDLC au sein du centre commercial AXE 85 de Grasse.

En rejoignant LDLC, ses trois fondateurs ont choisi de renoncer à leur autonomie en matière d’achats et de politique commerciale pour se concentrer sur la relation clients, explique en substance Eric Schneider, directeur général de LDLC Distribution, l’entité en charge du développement et de l’animation du réseau de boutiques LDLC. En changeant d’enseigne, ils ont aussi pris la décision de fermer leur magasin historique qui ne répondait pas aux critères d’accessibilité et de présentation de LDLC, qui impose par exemple d’aménager un atelier de réparation et de montage visible des clients.

L’ouverture de Grasse marque une nouvelle étape dans le développement de LDLC qui avait toujours été réticent au principe de conversion d’enseigne jusque-là. « Depuis quelques années, il est de plus plus difficile de rester indépendant quand on n’a pas la taille critique, expose Eric Schneider. Si bien que nous avons beaucoup de demandes de la part de petits indépendants qui souhaitent devenir franchisés. Mais c’est souvent pour de mauvaises raisons. Ils sont plus attirés par la centrale d’achats que par l’envie de porter la marque LDLC. Or il ne faut pas juste changer de nom mais accepter de fonctionner dans le cadre d’un collectif et adopter l’approche marché et les méthodes de l’enseigne. »

Les trois fondateurs de la boutique de Grasse sont donc les premiers à avoir su convaincre LDLC de leur intérêt pour la marque. Mais d’autres suivent, prévient d’ores et déjà Eric Schneider. Car LDLC a aussi évolué par rapport à cette problématique de conversion d’enseigne. Le déclic est venu de l’édition 2018 d’IT Partners à laquelle LDLC a participé en tant qu’exposant – et où la rencontre s’est faite avec le franchisé de Grasse. « C’est là qu’on a compris qu’on devait adapter notre concept au profil des indépendants », relate Eric Schneider.

Le franchiseur avait déjà ajusté son format pour le rendre compatible avec les contraintes liées aux centres-villes (surfaces plus petites, moindre accessibilité…) et aux zones d’attractivité moins importantes. Cette fois, il a fait évoluer certains aspects techniques de son agencement pour permettre à des indépendants d’adapter leur boutique existante. Le contenu de la formation a aussi évolué pour tenir compte de leurs spécificités.

LDLC revient d’ailleurs sur IT Partners cette année – l’édition 2019 ouvre ses portes ce 13 mars – pour recruter de nouveaux franchisés. Il y présentera ce qu’il appelle son concept de « magasin caméléon », capable de s’adapter à la taille de la ville et au lieu d’établissement, et détaillera ses objectifs d’ouvertures de nouveaux magasins et les zones dans lesquelles il souhaite s’implanter prioritairement.

Si avec quarante magasins ouverts, LDLC offre déjà une bonne couverture nationale, il souhaite encore ouvrir une soixantaine de magasins d’ici à 2021 en densifiant notamment sa présence en Ile-de-France et dans le Nord-Est de la France. Sur cette soixantaine de magasins restant à ouvrir, une vingtaine devraient être ouverts par des franchisés existants. « La majorité de ceux qui ont déjà ouvert une franchise envisagent d’autres ouvertures », assure Eric Schneider. De fait, cinq franchisés sont déjà à la tête de deux magasins ou plus. Soit treize points de ventes en situation de multifranchise. LDLC devrait aussi continuer à ouvrir des succursales en propre – il en existe huit actuellement.