Alors que les spéculations allaient bon train concernant une éventuelle nomination de Meg Whitman à la tête d’Uber, Bloomberg annonçait ce matin le choix du CEO d’Expedia, Dara Khosrowshahi, 48 ans, pour diriger la plateforme de véhicules de tourisme avec chauffeur. Né à Téhéran en Iran (un des sept pays figurant sur la liste noire de Donald Trump), le nouveau patron d’Uber dirigeait Expedia depuis août 2005. Grâce à une politique d’acquisitions cette ancienne filiale de Microsoft à sous sa direction doublé son chiffre d’affaires pour atteindre près de 8,8 milliards de dollars l’an dernier. Au cours de l’exercice, le voyagiste en ligne a par ailleurs engrangé un bénéfice de 281,8 millions de dollars. En 2015, Dara Khosrowshahi avait défrayé la chronique en étant le CEO le mieux payé de la planète avec 94,6 millions de dollars dont 90,8 millions de dollars de stocks options. Ces dernières lui avaient été attribuées en contrepartie d’un engagement sur le long terme, le directeur général promettant de ne pas quitter son poste avant… 2020.
A la lecture de la presse américaine, il semble que ce choix résulte d’un compromis entre deux factions rivales à la tête de l’entreprise. La première, comprenant plusieurs dirigeants et le fondateur et ex-CEO controversé Travis Kalanick, souhaitait la nomination de Jeff Immelt, jugé plus accommodant, qui a quitté la direction de GE le 1er août dernier. L’autre partie, composée en grande partie des investisseurs, dont le fonds Benchmark Capital, penchait pour Meg Whitman. Selon Recode, cette dernière exigeait un conseil d’administration remanié et une large latitude pour opérer des changements au sein de la direction. Elle souhaitait notamment que Travis Kalanick soit déchargé de toute fonction opérationnelle. Cela dit, la CEO d’HPE a plusieurs fois démenti les rumeurs concernant sa candidature. « Je vais être claire autant que possible. Je suis totalement dévouée à HPE et j’ai l’intention de rester la CEO de la société. Nous avons encore pas mal de choses à faire chez HPE et je n’irai pas ailleurs. Le CEO d’Uber ne sera pas Meg Whitman », a-t-elle déclaré le 27 juillet après l’apparition de premières rumeurs à propos de son éventuel départ de la société. Des propos qu’elle a réitéré sur son compte Twitter et dans une interview accordée au Wall Street Journal la semaine dernière. Cela ne l’a, semble-t-il, pas empêché de présenter samedi son projet de direction aux administrateurs d’Uber.