L’informatique dans le cloud n’en est pas à sa première panne de portée mondiale même si celle de Crowdstrike, vendredi 19 juillet 2024, touchant 8,5 millions de systèmes Windows, restera dans les mémoires.
On en oublierait presque que Google Cloud a supprimé par erreur l’abonnement du fonds de pension australien UniSuper en mai dernier.
A l’heure actuelle, quand le réseau d’une seule grande entreprise du cloud tombe en panne, c’est une partie du Web mondial qui est paralysée.
Souvenez-vous, en juin 2022, de la panne qui a mis hors service 19 des centres de données de Cloudflare à l’occasion d’une ‘amélioration’ des systèmes en interne.
En 2021, on recense au moins trois pannes géantes liées à des fournisseurs de cloud. En juin 2021, une panne chez Akamai provoque des perturbations d’internet partout dans le monde, y compris au sein de compagnies aériennes, de banques et de bourses. En octobre 2021, les réseaux de Meta (Facebook, Messenger, Whatsapp, Instagram) plantent à cause d’une erreur de manipulation lors d’une opération de maintenance. Plusieurs millions de personnes sont impactées. En décembre 2021, les client·e·s d’Amazon Web Services subissent une panne de 9 heures. Des dizaines de milliers de commandes de cadeaux sont annulées avant Noël.
On se rappellera également des pannes majeures qui ont affecté IBM, Google, Microsoft et AWS en 2020, mais aussi Amazon, Microsoft et Google en 2019. Ou encore Microsoft, Amazon et OVH en 2017. Ou bien encore Apple, Salesforce, Dyn et Microsoft en 2016.
Bref, la panne de Crowdstrike n’était ni la première, ni la dernière panne géante mondiale. Elle est révélatrice de l’uniformisation du secteur IT, de l’absence d’indépendance à l’égard des infrastructures cloud américaines et de la fragilité des réseaux informatiques dont nous ne nous pouvons quasiment plus nous passer.