Les 320 salariés de Remade dans la Manche ne seront pas fixés sur leur sort avant le 9 janvier. Après avoir étudié les offres de reprise déposées, le tribunal de commerce de Rouen a accordé une nouveau sursis au spécialiste du reconditionnement d’iPhone.

Parmi les six offres mises sur la table, celle de Creative Technology Solutions semble tenir la corde.  La société indienne qui conserverait le site de Poilley (Manche) a porté de 95 à 114 le nombre de salariés repris et serait prête à revoir à la hausse sa proposition de racheter le stock d’iPhone pour 500.000 euros. Elle a donc un nouveau délai pour finaliser sa copie et boucler son financement.

L’ancien patron de l’entreprise, Matthieu Millet, a lui-aussi déposé une offre. Il s’engage à reprendre 143 salariés et à verser une indemnité de licenciement « supra-légale » pouvant atteindre 5.000 euros aux employés restant sur le carreau. Après avoir analysé cette proposition, le CE l’a jugé « indécente » a indiqué à la radio locale Tendance Ouest Thomas Hollande, l’avocat des salariés et fils de l’ancien président de la République. Matthieu Millet est en effet considéré responsable de la dégringolade de Remade par la majorité du personnel.

De son côté, Sophia Garcia, membre du CSE, a évoqué le découragement et le dépit des salariés. « C’est encore des efforts à donner mais c’est aussi offrir une ultime chance à Remade d’être repris. C’est aussi un mois de salaire de gagné et des congés payés de cumulés », a-t-elle toutefois reconnu.

Jeudi dernier, les salariés de la société ont manifesté devant le siège de Poiley près d’Avranches et détruit plusieurs milliers d’iPhone. « LGT Invest, M.Millet, à votre tour d’être piétinés », indiquait une banderole s’adressant au principal actionnaire et au fondateur. Le fonds franco-suisse, qui a injecté en 2018 150 millions d’euros dans l’entreprise et en a pris le contrôle, refuse d’investir à nouveau mais assure jusqu’à présent le paiement des salaires.