Les fêtes de fin d’année risquent d’être assombries pour de nombreux salariés de Remade. Placé en liquidation judiciaire avec poursuite de l’activité autorisée jusqu’au 20 décembre par le tribunal de commerce de Rouen, le leader français du reconditionnement de smartphones, basé à Poilley près d’Avranches (Manche), sera peut-être sauvé mais au prix de nombreux licenciements.

Selon Ouest-France, deux offres de reprise ont été déposées au tribunal. La première émane du groupe Takara, propriétaire du concurrent de Remade, Reborn, qui s’engage à reprendre 50 salariés dont 10 dix dans ses locaux de la Côte d’Azur.

L’autre offre, de dernière minute, a été déposée par le groupe indien Creative Technology Solutions qui conserverait le site de Poilley avec 95 salariés et rachèterait le stock de smartphones (25.000 à 30.000 iPhone) pour 500.000 euros. Il sera entendu par le comité social et économique de Remade le 10 décembre. Ce dernier se réunira à nouveau le 16 décembre pour faire le point.

Le 17 décembre, le tribunal de commerce examinera les deux offres qui peuvent encore être améliores jusqu’au 15 décembre. Quoi qu’il en soit, la casse risque d’être sévère. Actuellement, le site de Poley compte 375 salariés (y compris 55 CDD) dont 80% sont en chômage partiel, indiquent nos confrères. Selon nos informations, mi-septembre, près de 800 personnes, déployées sur une dizaine de sites dans l’Hexagone, travaillaient dans l’entreprise. Le siège de Poilley en comptait alors 435.

Créée en décembre 2013, Remande a connu une très belle progression (du moins sur le papier), notamment par le biais d’acquisitions, comme celle de son concurrent Save. Toutefois. Selon un rapport du cabinet d’expertise Syndex, qui accompagne les représentants des salariés et les organisations syndicales, Ramade aurait en réalité gonflé ses revenus « avec des manœuvres comptables » afin de lever des fonds. Le 30 septembre, le parquet de Coutances (Manche) a ouvert une enquête préliminaire pour présentation de faux bilans.