Repris le 21 janvier devant le tribunal de commerce de Rouen pour 3,3 millions d’euros par l’homme d’affaires britannique d’origine indienne Suresh Radhakrishnan, Remade devrait reprendre son activité le 4 février. La rentrée risque d’être douloureusement vécue par certains. En effet, seuls 118 salariés sur les 320 que comptait l’entreprise de reconditionnement d’iPhone sur son site de Poilley (Manche) sont repris.
Le tribunal et le CSE (ce dernier sans enthousiasme) ont finalement fait confiance à l’homme d’affaires qui connaît bien Remade, et le secteur de la téléphonie mobile en général pour être plongé dedans depuis près de 20 ans. Avant de créer 4th Wave Technologies, la nouvelle maison-mère de Remade, cet ingénieur de 54 ans, par ailleurs détenteur d’un MBA, distribuait déjà les smartphones reconditionnés de la firme normande au Moyen-Orient et en Russie via sa société CTS basée à Dubaï. Avant cela, en 2003, il avait cofondé Meridian Telecom une entreprise qui commercialisait des téléphones sous la marque Fly en Europe, en Inde et en Afrique.
Pour redresser Remade, le Britannique vise le haut de gamme avec lequel il veut séduire le marché français mais aussi européen. Il estime d’ailleurs que le site de Poiley se conforme parfaitement à sa vision. « C’est important de garder une usine en France qui va alimenter tout le marché européen. Il y a sans doute des endroits pour produire moins cher, mais si on vise le marché européen, les standards haut de gamme, la France et la Normandie ont les meilleurs atouts », a-t-il expliqué à France Bleu Normandie.
De leur côté, 250 salariés licenciés ou non ont rencontré l’avocat du CSE, Tomas Hollande. Le fils de l’ancien président de la République avait fait savoir au mois de novembre qu’il envisageait de porter plainte contre X. Il a entretemps changé de stratégie. Sa plainte visera l’ancien dirigeant-fondateur Matthieu Millet, des actionnaires et un client rapporte Ouest-France. « J’ai apporté bon nombre d’éléments au CSE qui n’a pas souhaité les transmettre aux salariés. Certainement trop complexes à comprendre. Malheureusement, une page se tourne, mais je sais que j’ai toujours agi pour le bien de Remade et de ses salariés. Je suis impatient de pouvoir expliquer cela », s’est défendu Matthieu Millet auprès de nos confrères.