Finaliser le rachat de VMware pourrait être plus difficile que prévu pour Broadcom. Selon l’agence de presse Reuters, qui s’appuie sur les témoignages de personnes proches du dossier, les autorités de la concurrence de l’UE sont sur le point de lancer une enquête à grande échelle sur son offre d’acquisition de 61 milliards de dollars, la seconde la plus importante dans le monde cette année. Alors que le dossier est en phase d’examen initial jusqu’au 20 décembre, une réunion « d’état des lieux » a été organisée cette semaine avec Broadcom.

« Les fonctionnaires de l’UE font généralement part de leurs préoccupations lors de ces réunions et si les entreprises ne parviennent pas à les convaincre du bien-fondé de leurs prises de contrôle, elles lancent alors une enquête approfondie de quatre mois une fois leur examen préliminaire de l’accord terminé », souligne Reuters. un scénario qui pourrait donc se concrétiser après le 20 décembre.

Des enquêtes ont également déjà été ouvertes par les autorités de régulation américaines (FTC) et britanniques (CMA). Broadcom a d’ailleurs admis qu’il prévoyait que le calendrier du processus d’examen serait prolongé dans plusieurs régions clés en raison de la taille de l’accord. Mais son PDG Hock Tan s’est dit à nouveau confiant de pouvoir finaliser la transaction au cours de l’exercice 2023.

« La combinaison de Broadcom et VMware vise à permettre aux entreprises d’accélérer l’innovation et d’élargir leur choix en relevant leurs défis technologiques les plus complexes à l’ère du multicloud. Et nous sommes convaincus que les organismes de réglementation le verront lorsqu’ils concluront leur examen », a-t-il déclaré.

Un discours qui est loin d’avoir dissipé les inquiétudes des clients de VMware et des organisations qui les représentent. Elles avaient d’ailleurs conduit le Cigref et d’autres associations professionnelles en Europe à alerter la Commission européenne en juin dernier sur les risques de pratiques abusives auxquels ce rachat pourrait conduire.