Broadcom Software Group (BSG) a réduit son budget de R&D l’an dernier « afin de mieux répondre aux priorités et avoir un éventail de clients plus réduit », écrit son président Tom Krause dans un billet de blog daté du 22 juin 2022.

En 2021, BSG a généré un chiffre d’affaires de 5,17 milliards de dollars et investi 14% de ce montant dans la R&D. En comparaison, VMware a investi environ 24% de ses 12 milliards de dollars de revenus dans la R&D. La division logicielle du groupe californien de semi-conducteurs Broadcom sera rebaptisée VMware si la fusion prévue se concrétise.

Broadcom Software regroupe les actifs de CA et l’activité entreprise de Symantec. Ces acquisitions se sont effectuées dans la douleur. Broadcom s’est séparé d’une grande partie des clients de Symantec en 2019, ne gardant que les 2.000 principaux pour traiter avec la majeure partie d’entre eux en direct. BSG a également taillé dans les effectifs. Idem après l’achat de CA.

Tom Krause préfère comparer l’accord potentiel avec VMware à la fusion d’Avago et Broadcom en 2015, c’est-à-dire que la priorité sera donnée au maintien des ingénieur·e·s de VMware pour faire innover Broadcom : « Un pilier essentiel de la feuille de route de l’innovation de l’entreprise combinée consistera à retenir les talents de VMware en matière d’ingénierie et de R&D. »

Lors d’une réunion avec des analystes en mai dernier, Tom Krause estimait avoir tiré des leçons des acquisitions de CA et Symantec : « Une chose que nous avons apprise, c’est qu’il y a une opportunité à embrasser le modèle de distribution à deux niveaux : les partenaires de distribution et les principaux revendeurs à valeur ajoutée ». Autrement dit, le réseau de distribution se chargera des petits clients. « Notre priorité sera de nous concentrer sur 600 grands comptes stratégiques. »

Rappelons que l’exercice de communication de Broadcom consiste à ménager la chèvre et le chou car un récent sondage d’opinion du cabinet d’étude 451 Group indique que 56% des clients actuels de Broadcom et de VMware ne sont pas satisfaits de la fusion à venir. 27% en ont une impression « très négative ».