Broadcom pourrait annoncer dans les prochains jours une offre pour l’aquisition de VMware. Selon le Wall Street Journal et Bloomberg, le géant des semi-conducteurs serait en phase de négociation avancée et pourrait proposer une offre en cash et actions pour la reprise du spécialiste du cloud computing. VMware bondissait de près de 20% en bourse lundi suite à la publication de cette rumeur d’OPA la veille.

A travers cette opération, Broadcom chercherait à accélérer sa diversification pour être moins dépendant des cycles dans l’industrie des puces. Après avoir échoué à racheter son concurrent Qualcomm en 2018 pour plus de 100 milliards de dollars, le groupe dirigé par Hock Tan avait mis le cap sur le logiciel, en rachetant CA Technologies en 2018 pour 18,9 milliards de dollars puis l’activité entreprises de Symantec en 2019 pour 10,7 milliards de dollars. Il était également entré en négociation avec SAS Institute l’an dernier pour une offre entre 15 et 20 milliards de dollars mais sans parvenir à un accord.

Cette fois la cible est bien plus importante avec une valorisation qui, après la flambée du jour, dépasse les 45 milliards de dollars. Elle reste cependant à la portée de Broadcom dont la valorisation dépasse les 220 milliards de dollars. Le PDG avait d’ailleurs déclaré aux analystes en mars que la société avait la capacité d’une acquisition « de bonne taille ». La forte baisse des marchés la rend aussi plus attractive, même si la prime pour l’acquérir pourrait en faire l’une des plus grosses OPA de l’année dans la Tech.

Créée en 1998, VMware a été racheté par EMC en 2004, qui est passé dans le giron de Dell Technologies en 2016. L’entreprise est redevenue indépendante en 2021 mais Michael Dell en reste l’actionnaire majoritaire. Ce dernier pourrait trouver un intérêt à approuver l’opération pour poursuivre le désendettement de Dell.

Si l’accord se concrétisait, Broadcom deviendrait un géant du logiciel. « Une acquisition de VMware triplerait à peu près la taille du segment des logiciels de Broadcom, tout en portant le mix logiciel global à près de 50% pour la société combinée », ont écrit les analystes de Bernstein, cités par CNBC. Le groupe disposerait alors d’une offre de logiciels d’infrastructure très solide pour les centres de données et les entreprises.

Pour WMware, l’intérêt d’un rapprochement avec Broadcom interroge plus. Le champion de la virtualisation dans les centres de données a mis du temps à trouver sa place dans l’univers du cloud mais ses accords avec AWS et Google Cloud lui ont permis de retrouver une nouvelle dynamique. VMWare pourrait toutefois trouver son compte à être adossé à un géant, sans qu’il ne soit bridé dans ses options de partenariats comme ce fut le cas chez Dell. Et Des synergies seraient sans doute vite trouvées entre les différentes entités logicielles de Broadcom.