Le Cigref exprime ses plus vives inquiétudes après l’annonce du rachat de VMware par Broadcom. L’organisation rappelle que les produits de virtualisation de VMware sont utilisés par 90% des grandes organisations et l’intégralité des 155 grandes entreprises et administrations publiques françaises membres du Cigref. Ils sont essentiels à leurs stratégies de transformation numérique et de maitrise de leurs coûts d’infrastructures.

Or si ces grandes entreprises n’ont pas eu à se plaindre de leurs relations commerciales avec VMware, elles voient en Broadcom un acteur agressif aux pratiques potentiellement abusives. Déjà en 2020, le Cigref avait dénoncé dans une lettre qui était restée sans réponse l’irritation croissante exprimée par ses membres au regard de la politique tarifaire et contractuelle du fournisseur.

Malgré les propos rassurants de Broadcom, le Cigref considère que l’objectif annoncé de doubler les marges de VMware dans les trois ans suivant l’acquisition, ne peut être obtenu qu’en réduisant les effectifs et par une augmentation des prix des produits « injustifiée et unilatérale ».

Certains clients déploreraient déjà une évolution des comportements, notamment en termes de contrôle par Broadcom des opérations commerciales en cours de VMware et de limitation de certaines clauses contractuelles. Elle pourrait selon le Cigref représenter une « réalisation anticipée » de la concentration, qui est prohibée tant que les autorités de contrôle n’ont pas rendu leurs décisions d’autorisation sur le projet d’acquisition.

En raison de ces inquiétudes, le Cigref annonce avoir alerté avec d’autres associations professionnelles la Commission européenne sur les risques de pratiques abusives auxquels ce rachat pourrait conduire. Il considère par ailleurs que les pratiques qui lui sont remontées par les clients contreviennent aux « 11 Fair Principles », qu’il a récemment publié avec ses partenaires allemand, belge et hollandais.