Trois candidats seraient sur les rangs pour racheter la division Entreprise de l’équipementier, révèle la CFDT dans un communiqué. Parmi eux, il y aurait un concurrent , un fonds d’investissement américain et un consortium chinois. Les négociations seraient déjà bien avancées, au point que la procédure d’information-consultation pourrait s’ouvrir dès janvier pour une cession effective au 1 juillet 2014. Dans tous les cas de figure, la CFDT anticipe des conséquences importantes sur l’emploi. L’activité télécoms d’entreprises représente 2800 salariés dans le monde, dont la moitié en France, rappelle le syndicat.

Officiellement, la cession de la division entreprise ne fait pas partie des cessions envisagées dans le cadre du plan Shift, qui prévoit que le groupe se déleste pour un milliard d’euros d’actifs d’ici à 2015 pour se recentrer sur les réseaux IP et l’accès très haut débit fixe et mobile. Mais la recherche de « partenaires » pour la division Entreprise est régulièrement évoquée en CE par ses dirigeants, alimentant les rumeurs de cession.

En France, le plan Shift, dont l’examen par les IRP devrait démarrer mi-janvier, devrait principalement affecter l’activité téléphonie opérateurs (ALF), qui regroupe 2.000 salariés sur les 8.000 que le groupe emploie dans l’Hexagone. Avec la cession de la division entreprise, c’est donc 40% de l’effectif français qui serait affecté par les cessions à court terme.

Avec un chiffre d’affaires estimé à moins de 1 milliard de dollars, la division Entreprise serait profitable (autour de 3 ou 4%). Il y a deux ans, Alcatel-Lucent avait déjà essayé de revendre cette activité au fonds d’investissement Permira qui convoitait alors (et qui a obtenu pour 1,5 Md$) son activité centres d’appels Genesys. Mais Permira avait finalement décliné. A l’époque Alcatel-Lucent Entreprise était valorisé entre 1 et 2 milliards de dollars (pour 1,5 Md$ de CA estimé avec Genesys). Gageons que le prix a sensiblement été revu à la baisse depuis.