D’après l’agence Reuters, qui a recueilli ses informations auprès de sources proches du dossier, Permira tiendrait la corde pour le rachat de la division Enterprise d’Alcatel-Lucent.
Le fonds d’investissement européen basé à Londres débourserait environ 907 millions d’euros pour racheter la filiale du constructeur franco-américain, spécialisée dans la vente d’équipements téléphoniques et des logiciels aux entreprises.
Toujours selon cette source, Avaya et Cisco auraient renoncé à proposer une offre. Quant à Siemens Enterprise Communications (SEN), pourtant présenté comme favori, il aurait été écarté en raison de la « complexité structurelle de son offre ». Les discussions se poursuivent malgré tout avec d’autres investisseurs.
Alcatel-Lucent exigerait du cash ainsi que des garanties pour l’emploi des 5.000 salariés que compte la division, ce qui limite les propositions (et explique sans doute le retrait de Cisco et d’Avaya).
Rappelons que la semaine dernière à l’appel de la CFDT et de la CFE-CGC, des salariés français de la division ont participé à une journée d’action pour obtenir des éclaircissements sur la cession.
La division Enterprise réalise selon les estimations des analystes environ un milliard de chiffre d’affaires par an, une somme légèrement supérieure aux propositions de Permira .Le PDG de l’équipementier, Ben Verwaayen, souhaite recentrer les activités du groupe sur la fourniture d’équipements à de grands opérateurs.
Créé en 1985 sous le nom de Schroder Ventures et dirigé par Kurt Björklund et Tom Lister, le fonds détient des participations dans une vingtaine de sociétés et est présent dans des secteurs aussi différents que l’habillement (Hugo Boss/Valentino) ou les composants (Freescale).
En investissant dans Alcatel-Lucent il mettrait pour la première fois un pied dans une entreprise ayant ses assises dans l’Hexagone.