Le plan Shift mis en place à Alcatel-Lucent n’en finit pas de faire des vagues. Une soixantaine des 100 salariés du site de Colomiers près de Toulouse, dont la fermeture est programmée pour novembre 2014, ont ainsi manifesté

contre les conditions de départ proposées par la direction. Le plan social prévoit le transfert de 70 postes à Nozay, (Essonne), 6 à Lannion (Côtes d’Armor) ainsi que 24 licenciements. Selon le délégué syndical CFDT, Gilles Rouyer, la plupart des salariés refusent leur mutation et jugent la prime de licenciement complémentaire de 10.000 euros insuffisante. « On ne nous licencie pas parce qu’il n’y a plus de boulot, l’activité se poursuit ailleurs », a expliqué le syndicaliste qui souhaite une prime d’au moins 25.000 euros. Il accuse également la société de vouloir transférer des salariés dans des SSII locales n’offrant pas de garantie de l’emploi suffisante.

Le 18 avril, c’étaient 200 salariés de Lannion qui avaient débrayé et distribué des tracts contre le PSE qui, selon les syndicats, devrait précariser 110 postes. Ce mouvement intervenait après l’annonce par la direction de la création sur le site d’un centre d’excellence pour les logiciels SDM (Secure Download Manager).  » Les annonces sont alléchantes, mais pas budgétisées « , expliquait un responsable CFDT à nos confrères d’Ouest France.

Le 1er avril déjà, 200 salariés d’Alcatel-Lucent à Orvault, près de Nantes, avaient manifesté contre la fermeture de l’établissement qui emploie 500 personnes. Le PSE prévoit le départ de 125 personnes (70 de plus que ne l’exige la situation estime la CFDT), 175 relocalisations de postes et 190 transferts vers des repreneurs. Les syndicats dénoncent notamment les incertitudes qui pèsent sur les salariés.

Un fonds de pension US monte au capital

Le Franco-Américain avait annoncé en octobre 2013 la suppression de 900 postes puis avait ramené ce nombre à 700 en janvier dernier. Il compte recentrer son activité sur ses sites de Nozay et Lannion. Il a programmé la fermeture des établissements de Colomiers et Rennes. Ceux d’Orvault, Eu (Seine Maritime) et Ormes (Loiret) dévant quant à eux êtres cédés à des repreneurs.

On apprend par ailleurs que The Capital Group vient de franchir le seuil de 10% du capital de l’équipementier dont il détient désormais 10,31% des actions et 10,14% des droits de vote.
Cet achat ne signifie toutefois pas une velléité de prendre le contrôle de la société. Le fonds de pension américain a d’ailleurs fait savoir qu’il n’exigeait pas d’être représenté au conseil d’administration, au directoire ou au conseil de surveillance. The Capital Group détient des parts significatives au capital de nombreuses entreprises du CAC 40 (Schneider Electric, Accor, Veolia, Société Générale, Pernod Ricard, Thales, Bouygues…).