Le géant américain des semi-conducteurs met un sérieux coup de frein sur ses projets d’investissement en Europe après avoir accumulé les difficultés financières. L’entreprise a licencié plus de 15% de son personnel le mois dernier.

Le PDG d’Intel, Pat Gelsinger, annonce cette semaine repousser de deux ans encore la construction du projet d’usine géante de puces à Magdebourg, en Allemagne, ainsi qu’un autre projet en Pologne. L’investissement de 30 milliards d’euros d’Intel à Magdebourg était le plus grand projet prévu dans le cadre de la loi sur les puces de l’Union européenne (l’EU Chips Act), un tiers de la somme provenant de subventions allemandes. Le projet de 4,2 milliards d’euros de l’entreprise en Pologne a été qualifié de « plus grand investissement de l’histoire polonaise ». Sur le montant total, 1,7 milliard d’euros devait provenir d’aides de l’Etat polonais.

En vigueur depuis septembre 2023, l’EU Chips Act vise à doubler la part de l’Europe dans la fabrication mondiale de semi-conducteurs pour la porter à 20% d’ici à 2030. L’Union européenne veut en effet devenir plus autonome en matière de fabrication de semi-conducteurs. Cependant, la stratégie de la Commission européenne en matière de puces repose en bonne partie sur les promesses d’investissement d’Intel.

Pour mémoire, Intel s’est engagé à investir plusieurs milliards d’euros dans de nouvelles usines de microprocesseurs – ainsi que de la R&D – en France, en Allemagne, en Pologne, en Irlande, en Espagne et en Italie. A présent, le fondeur américain donne la priorité à ses projets d’usines sur le sol américain.