Après avoir ouvert un Cyber Security Transparency Center à Bruxelles en mars dernier, Huawei fait un pas de plus pour restaurer la confiance des autorités européennes. Dans un entretien accordé au journal canadien The Globe and Mail, le fondateur et CEO du fabricant, Ren Zhengfei, a indiqué qu’il souhaitait construire en Europe une partie de ses équipements 5G.

Au même moment avait lieu à Bruxelles une rencontre des ministres européens en charge des télécoms. En marge de celui-ci, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a une fois de plus mis en garde les pays de l’Union européenne contre les pratiques d’espionnage dont serait coupable le fabricant chinois, et les a exhortés à se fournir auprès de fabricants européens d’équipements 5G tels que Nokia ou Ericsson rapporte Datanews.

Les ministres ne se sont pas prononcés sur une exclusion du fabricant mais ont expliqué qu’il fallait tenir compte des conditions politiques dans les pays d’origine des fournisseurs. Ils ont également indiqué que l’introduction des changements technologiques qu’implique la 5G nécessitait « une attention toute particulière aux profils de risque des fournisseurs individuels » « Il y a des risques pour la société. Nous devons les aborder sans faire preuve de naïveté », a ainsi déclaré le commissaire européen en charge du marché interne, Thierry Breton.

Dans son interview accordé au média canadien, Ren Zhengfei a par ailleurs annoncé qu’il allait déplacer au Canada son centre de recherche et développement basé aux Etats-Unis, une décision justifiée par l’hostilité des États-Unis envers sa société, rapporte de son côté Radio Canada.

Les activités de recherche et développement de Huawei aux États-Unis sont gérées par une filiale, Futurewei, qui a des installations à Santa Clara, Seattle, Chicago et Dallas. Huawei prétend avoir investi 510 millions de dollars dans la filiale en 2018. En juillet, le fabricant a supprimé 600 postes dans Futurewei qui ne compterait plus que 250 employés. En revanche, il a augmenté ses effectifs canadiens qui comptent à présent 1.200 salariés, contre 900 en début d’année. La stratégie commerciale américaine est désormais gérée totalement depuis Ottawa.