A la demande des autorités américaines, la police canadienne a procédé samedi dernier à l’arrestation de la directrice financière et vice-présidente du conseil d’administration d’Huawei, Meng Wanzhou, qui n’est autre que la fille du fondateur du fabricant chinois, Ren Zhengfei.

Selon une source de Reuters, l’arrestation est liée à des violations des sanctions américaines à l’encontre de certains pays. La justice devrait se prononcer sur son sort ce vendredi, mais il est probable que Meng Wanzhou sera extradée vers les Etats-Unis.

On notera que cette événement a eu lieu le jour même où Donald Trump et le président chinois Xi Jinping convenaient d’un trêve de 90 jours dans la lutte commerciale que se livrent les deux pays.

L’arrestation et les éventuelles sanctions à l’encontre du deuxième fabricant mondial de smartphones pourraient avoir des répercussions majeures sur la chaîne d’approvisionnement technologique mondiale. Les actions des fournisseurs asiatiques d’Huawei, qui compte également Qualcomm et Intel, parmi ses principaux fournisseurs, ont chuté jeudi.

En avril dernier, différentes sources avaient déclaré à Reuters que les autorités américaines enquêtaient depuis au moins 2016 sur Huawei, soupçonné d’avoir violé la législation américaine en expédiant des produits d’origine américaine en Iran et dans d’autres pays faisant l’objet d’un embargo.

Un porte-parole d’Huawei a confirmé l’arrestation indiquant qu’il avait reçu peu d’informations sur les accusations formulée contre Meng Wanzhou, ajoutant qu’il « n’était au courant d’aucun acte répréhensible » de la part de la dirigeante. Il a ajouté que -celle-ci avait été arrêtée lors d’un transfert d’aéroport.

Cette arrestation a bien entendu provoqué de nombreuses réactions en Chine. « Nous pouvons être sûrs que dans le futur les relations entre la Chine et les Etats-Unis sera une longue suite de combats et de pourparlers », a indiqué dans l’édition étrangère du Quotidien du peuple, Mei Xinyu, chercheur au sein d’un groupe de réflexion dirigé par le ministère chinois du commerce. « La Chine doit s’habituer à ce nouvel environnement de lutte et traiter toutes les promesses du gouvernement américain avec prudence. »

Aux Etats-Unis, le sénateur républicain Ben Sasse s’est félicité de cette arrestation indiquant que celle-ci était motivée par une infraction aux sanctions américaines contre l’Iran. « Parfois, l’agression chinoise est explicitement parrainée par l’État et parfois blanchie par le biais de nombreuses entités du soi-disant secteur privé de Pékin », a-t-il ajouté.

L’annonce de cette arrestation intervient le jour même où l’opérateur britannique BT Group a annoncé que dans les deux années à venir il allait retirer les équipements Huawei du cœur de ses activités mobiles 3G et 4G existantes et que la société chinoise serait exclue de l’appel d’offres concernant les parties centrales du prochain réseau 5G. BT continuera toutefois à utiliser des équipements Huawei dans ce qu’il considère être des parties bénignes du réseau, telles que des équipements sur des pylônes.

Selon les conseils du gouvernement US, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont banni le fabricant de leurs appels d’offres 5G en invoquant des risques pour la sécurité.