Vendredi, la presse s’est faite l’écho des déclarations à l’Australian Financial Review de l’ancien patron de la CIA et ancien directeur de la NSA( National Security Agency) Michael Hayden. 

Selon ce dernier, Huawei aurait partagé avec l’Etat chinois « des informations privées ou plus larges sur les systèmes de télécommunications étrangers avec lesquels il était associé ». Michael Hayden a ajouté que les services de renseignement occidentaux avaient des « preuves solides » des activités d’espionnage de l’équipementier.

Des déclarations qui relancent la polémique sur les relations d’Huawei, fondé par Ren Zhengfei, un ancien cadre de l’Armée populaire de libération, avec le gouvernement chinois.

En 2012 le Committee on Intelligence de la Chambre des représentants américaine avait ainsi recommandé d’interdire à Huawei et à ZTE de participer aux appels d’offres publics et privés, invoquant des raisons de sécurité. L’équipementier avait par ailleurs été exclu des appels d’offres concernant le réseau internet haut débit en Australie.

Au terme d’une enquête de 18 mois, le gouvernement US avait toutefois conclu qu’aucune preuve ne permettait de relier Huawei à d’éventuelles activités d’espionnage ou à des cyberattaques pour le compte des autorités chinoises

Dans un article intitulé « Huawei répond ce lundi aux accusations américaines et britanniques en matière de sécurité », la version française du Renmin Ribao se contente de citer quelques paroles de William Plummer, le vice-président des affaires externes et porte-parole d’Huawei. « Certaines personnes disent qu’elles détiennent des preuves de la menace que constitue Huawei ? Eh bien qu’elles les donnent, ou alors qu’elles se taisent ! », a déclaré ce dernier à The Verge. On attendait une réaction plus véhémente, ou du moins plus argumentée des officiels chinois.

L’organe du parti communiste explique en revanche qu’Huawei « affiche de sérieuses ambitions ». Il cite le rapport annuel 2012 du fabricant, selon lequel « les secteurs des grandes entreprises et de la consommation se développent rapidement et sont en train de devenir le principal moteur de la croissance de Huawei », dont les bénéfices ont enregistré une hausse de 80%.

« Ces dernières années, la sécurité est devenue une excuse utilisée par les Etats-Unis et l’Europe pour mettre des bâtons dans les roues de Huawei. Mais cela n’a pas empêché Huawei,une entreprise chinoise d’équipements de télécommunications, de se développer de façon évidente à l’international », se félicite encore le Renmin Ribao, qui évoque la lutte de l’équipementier avec son concurrent Ercisson, rétrogradé selon lui à la deuxième place du classement mondial du secteur en matière de rentabilité. « En termes de revenus nets, ceux de Huawei se sont montés au triple de ceux d’Ericsson, témoignant de façon évidente de la puissance de Huawei », peut-on lire

L’article se conclut par un rappel des ambitions d’Huawei dans le secteur de la téléphonie mobile cette fois. Il rappelle que Yu Chengdong, vice-PDG en charge des terminaux du constructeur a exprimé publiquement l’espoir que « pour les consommateurs le mot smartphone évoque tout de suite la marque Huawei », souhaitant par ailleurs que d’ici 2015 « un smartphone sur trois fait dans le monde soit un téléphone de marque Huawei ».