HP sort l’artillerie lourde pour empêcher Xerox de lancer son OPA hostile.  Après avoir dévoilé un plan permettant aux actionnaires d’acheter des actions à tarif préférentiel si un groupe ou une personne acquerrait au moins 20% du capital, la firme de Palo Alto promet de leur rendre 16 milliards de dollars au cours des trois prochains exercices. Cela comprend le rachat d’au moins 8 milliards de dollars d’actions HP sur 12 mois, à compter de la prochaine assemblée générale. Ce montant pourrait toutefois être dépassé, la société ayant étendu son autorisation totale de rachat d’actions à 15 milliards de dollars. « Ce plan s’appuie sur la solide expérience de HP en matière de génération de flux de trésorerie disponibles importants et de retour de capital aux actionnaires, avec un rendement total de 9,1 milliards de dollars au cours des trois dernières années », affirme la société dans un communiqué.  Elle s’engage également à maintenir une « notation de première qualité », en ciblant un ratio de dette brute sur EBITDA de 1,5x à 2,0x.

Le communiqué énumère par ailleurs trois critiques majeures de la dernière offre de Xerox (qui proposait 24 dollars par action au lieu des 22 dollars proposés initialement). Elle estime tout d’abord qu’en plus de proposer un prix trop faible, Xerox transfère la valeur des actionnaires HP vers ses propres actionnaires. Elle considère ensuite que Xerox utilise le bilan de HP comme contrepartie de la transaction et crée « une structure de capital irresponsable qui mettrait en péril la valeur future de la société issue du regroupement et limiterait sa capacité à investir dans la croissance et l’innovation ». Elle pense enfin que son agresseur surestime les synergies potentielles en incluant les plans existants de HP pour des réductions de coûts indépendantes et des gains de productivité. « HP contacte Xerox pour explorer s’il existe une combinaison qui crée de la valeur pour les actionnaires de HP qui soit complémentaire au plan stratégique et financier de HP », ajoute encore le communiqué. S’orienterait-on tout doucement vers un scénario où la proie devient le chasseur ?

La direction de HP semble d’autant plus sûre d’elle que la société annonce des résultats trimestriels assez solides. A l’issue du premier trimestre de l’exercice 2020, clos le 31 janvier, le chiffre d’affaires s’établit à 14,6 milliards de dollars, en recul de 0,6% sur un an mais en croissance de 0,5% à taux de change constants, ce qui n’est pas mal par les temps qui courent. Si les ventes d’imprimantes ont baissé de 6,6% à 4,7 milliards de dollars, les livraisons de PC ont en revanche grimpé de 2,4% à 9,9 milliards de dollars. Le bénéfice grimpe de 18% à 956 millions de dollars. Le bénéfice par action non GAAP s’élève à 0,65 dollar, supérieur de 0,11 dollar aux attentes de Wall Street. Le bénéfice par action GAAP atteint 0,46 dollar, c’est 0,04 dollar que mieux que les estimations des analystes.

Pour le trimestre en cours, HP table sur un bénéfice GAAP compris entre 0,46 dollar et 0,50 dollar et sur un bénéfice non-GAAP compris entre 0,49 dollar et 0,53 dollar. Pour l’ensemble de l’exercice, le constructeur révise ses prévisions à la hausse et table sur un bénéfice GAAP de 2,03 dollars à 2,13 dollars par action, et sur un bénéfice non-GAAP de 2,33 dollars à 2,43 dollars par action.

Au cours de la présentation de ces résultats aux analystes, le directeur financier du constructeur, Steve Fieler a promis un résultat par action compris entre 3,25 dollars et 3,65 dollars par action en 2022.