Fujifilm va acquérir la participation restante de Xerox, soit 25% du capital, dans Fuji Xerox (une co-entreprise créée en 1962) ainsi que les 51% détenus par le constructeur américain dans Xerox International Partners, une joint-venture OEM opérant en Europe et aux Etats-Unis. Le Japonais, qui va débourser pour cela 2,3 milliards de dollars, abandonne par ailleurs ses poursuites contre Xerox pour rupture de contrat, pour laquelle il réclamait un milliard de dollars de dommages et intérêts.

En 2018, le CEO de Xerox, Jeff Jacobson, annonçait la prise de contrôle de l’entreprise par Fujifilm via Fuji Xerox. Les actionnaires du spécialiste de l’impression recevaient en contrepartie 2,5 milliards de dollars et 49,9% d’une nouvelle société Fuji Xerox. Détenant respectivement 9% et 6% du capital de Xerox, Carl Icahn et Darwin Deason s’opposaient à l’opération estimant que celle-ci sous-valorisait la société. Après plusieurs mois de guérilla et la nomination de deux représentants des deux actionnaires activistes au conseil d’administration, Xerox renonçait à la fusion. Les membres du board favorables à l’opération et Jeff Jacobson démissionnaient, ce dernier étant remplacé par John Visentin, qui conseillait Carl Icahn dans cette affaire. La nouvelle équipe mettait fin à la fusion.

Du passé, Fujifilm fait aujourd’hui table rase. Désormais la vieille co-entreprise fonctionnera comme une filiale à part entière de Fujifilm et restera fournisseur Xerox une fois la transaction complétée. « La totale propriété de Fuji Xerox facilitera les prises rapides de décision dans un environnement commercial en rapide évolution. Parallèlement, Fuji Xerox sera en mesure de renforcer davantage son activité en saisissant de nouvelles opportunités pour les équipementiers sur le marché mondial, en tirant parti de nos capacités de développement et de fabrication de produits. Nous sommes ravis de commencer un nouveau chapitre pour Fujifilm et Fuji Xerox », déclare dans un communiqué de la société le président et CEO de Fujifilm, Shigetaka Komori.

De son côté, Xerox indique dans un communiqué qu’il consacrera l’argent de la transaction à la R&D, à rembourser un emprunt venant à échéance de 550 millions de dollars et à rémunérer les actionnaires. « Ces accords rétablissent notre relation avec Fujifilm et offrent aux deux sociétés de formidables opportunités de croissance, ensemble et de manière indépendante », affirme dans le document John Visentin. « Ces accords génèrent également une valeur non réalisée significative pour nos actionnaires, apportent une plus grande clarté à nos clients et nous aident à accélérer notre transformation en une entreprise axée sur le numérique. »