HP a dit non à Xerox. Le 5 novembre, John Visentin, le CEO et vice-président du conseil d’administration de Xerox, a fait parvenir une offre à HP dans laquelle sa société proposait de racheter la firme de Palo Alto pour environ 33,5 milliards de dollars payés en numéraire et en actions. A l’issue de l’opération les actionnaires de HP détiendraient 48% de l’entité fusionnée.

Le constructeur rejete la proposition. Dans une lettre rendue publique, son conseil d’administration indique qu’après avoir examiné la proposition  « non sollicitée » il a conclu à l’unanimité « qu’elle sous-évaluait considérablement HP et ne servait pas les intérêts de ses actionnaires ». Le conseil ajoute que sa décision est également motivée par « le caractère hautement conditionnel et incertain de la proposition, y compris l’impact potentiel de niveaux d’endettement démesurés sur les actions de la société combinée ». « Nous avons une grande confiance dans notre stratégie et notre capacité d’exécution pour continuer à générer une valeur durable à long terme chez HP. En outre, le conseil d’administration et l’équipe de direction continuent de prendre des mesures pour accroître la valeur pour les actionnaires, notamment en déployant notre solide bilan en vue de l’augmentation des rachats d’actions sous-évaluées et de fusions et acquisitions créateurs de valeur », précise encore la lettre.

HP ne rejette toutefois pas l’idée d’une fusion avec Xerox mais s’inquiète de la trajectoire et de perspectives de Xerox dont le chiffre d’affaires est passé depuis juin 2018 à juin 2019 de 10,2 milliards de dollars à 9,2 milliards de dollars. Il ajoute qu’il est toutefois essentiel de procéder à une analyse rigoureuse des synergies qu’offrirait une fusion des deux entreprises.

« Nous restons prêts à collaborer avec vous pour mieux comprendre votre entreprise et toute valeur créée à partir d’un fusion », conclut la lettre.

Reste à présent à connaître la réaction de Xerox et de Carl Icahn, son principal actionnaire avec The Vanguard Group, qui a pris récemment une participation de 4,24% dans HP afin de peser en faveur d’une fusion. « La combinaison des deux entreprises est une évidence », avait-il alors expliqué au Wall Street Journal, rappelant qu’il croyait fermement aux synergies.