Afin decontrer son rachat par Xerox et Carl Icahn, HP annonce un plan de « protection contre les tactiques coercitives pour prendre le contrôle sans payer à tous les actionnaires une prime appropriée pour ce contrôle ».

Cette « pilule empoisonnée », qui ne se dissoudra pas avant le 20 février 2021 (sauf si les circonstances le justifient), offre aux actionnaires le droit d’acquérir de nouvelles actions privilégiées pour la moitié de leur valeur si une personne ou un groupe acquiert une participation d’au moins 20% dans l’entreprise (mais inférieure à 50%). Si une entité atteint ce seuil, le conseil d’administration pourra échanger les droits en circulation contre des actions ordinaires. Avant cela, ces droits sont rachetables au gré du conseil d’administration.

« Le conseil d’administration de HP se concentre sur la création de valeur à long terme pour les actionnaires de HP. Nous pensons qu’il est essentiel que les actionnaires de HP disposent de suffisamment de temps et d’informations complètes lorsqu’ils envisagent une offre publique d’achat que Xerox pourrait lancer », explique dans un communiqué Chip Bergh, président du conseil d’administration du constructeur. « Comme nous l’avons déjà dit, nous sommes très préoccupés par les tactiques agressives et précipitées de Xerox ; et tout processus qui n’est pas basé sur des informations complètes est une menace pour nos actionnaires. »

Ces droits n’ont pas pour but d’empêcher une fusion avec une autre entreprise, mais d’obliger Xerox (ou toute autre acquéreur potentiel) à négocier avec le conseil plutôt que « d’imposer une combinaison qui n’est pas dans le meilleur intérêt des actionnaires de HP » indique la firme de Palo Alto.

Il y a deux semaines, Xerox avait augmenté son offre, proposant 24 dollars par action HP au lieu des 22 dollars accordés précédemment. L’analyste de Wells Fargo, Aaron Rakers, avait alors indiqué à Seeking Alpha que Xerox devrait débourser 25 dollars, voire plus pour réussir son OPA. Les analystes de Cross Research estimaient quant à eux que sans fusion HP restait un bon placement.