Nous avons demandé à des dirigeants de prestataires IT emblématiques si leur entreprise était affectée par la crise sanitaire et comment elle s’y adaptait. Le témoignage de Gilles Knoery, directeur associé de l’intégrateur spécialisé en bases de données Digora.

L’activité de Digora est-elle affectée par les mesures de confinement ? Si oui, dans quelle mesure ?

L’activité Digora est effectivement affectée par les mesures de confinement comme beaucoup d’entreprises. 100% de nos collaborateurs ont été en télétravail dès le 16 mars au matin. Cela s’est fait relativement simplement car cela fait plus de 10 ans que l’entreprise promeut ce mode de travail. Cela implique quand même moins de rendez-vous pour nos commerciaux, des missions de conseil transformées en visio-conférence ou reportées et une activité « négoce » en stand by. Évidemment, une baisse d’activité pour toutes les autres fonctions de l’entreprise est constatée.

Quelles activités sont le plus affectées et à l’inverse quelles sont celles qui le sont le moins ?

Nous avons été très sollicités ces dernières semaines sur des dossiers Cloud et Data management. De ce fait, l’activité avant-vente reste encore peu affectée. D’autre part, l’activité « Services Managés » ou maintien en condition opérationnelle, qui représente 50% de notre CA, est l’activité la moins pénalisée par cette situation. Comme Digora accompagne historiquement nombre de professionnels de la santé dans le maintien en condition opérationnelle de leurs systèmes d’information, nous avons pris la décision que toutes les demandes et incidents de la part de ces clients seront traités en priorité. Et, pour aller plus loin et assister l’ensemble des professionnels de santé dans le MCO de leurs environnements critiques, nous leur offrons la possibilité de disposer de notre offre de support technologique gratuitement jusqu’à fin mai 2020 sur un périmètre bien précis.

Avez-vous pris (ou prévu de prendre) des mesures de chômage partiel ? Le pouvez-vous ?

Digora disposant d’une trésorerie saine et fidèles à nos valeurs de solidarité, nous avons mis dans un premier temps les collaborateurs avec le statut ETAM en chômage partiel avec une couverture à 100% prise en charge par l’entreprise. Nous verrons à partir des prochaines semaines pour les autres fonctions

Dans le cas où l’activité de votre entreprise baisserait et où elle ne serait pas éligible au chômage partiel, quelles alternatives s’offrent à vous ?

Nous sommes à l’écoute des mesures que le gouvernement annonce. L’alternative à ce jour est d’abord les RTT et ensuite selon la publication du décret les congés payés. Nous avons la chance d’avoir une équipe de collaborateurs très mobilisée derrière l’entreprise.

Êtes-vous inquiet pour la solvabilité de vos clients ?

Nous restons vigilants sur cet aspect, d’autant que nous adressons pour une large partie une catégorie de clients PME et ETI.

Pensez-vous qu’il soit encore possible de revenir rapidement au niveau d’activité d’avant crise une fois les mesures de confinement levées ou pensez-vous qu’il faudra de toute façon adapter la voilure ?

Les entreprises vont devoir faire le bilan de la situation et tireront les conséquences et les opportunités de cette situation. Nous pensons que l’objectif principal des entreprises sera de se mobiliser pour relancer l’activité avant de se consacrer aux projet IT.