Cisco vient de gagner une manche importante dans le combat juridique qui l’oppose à Arista. Bref rappel des faits :  en décembre 2014, Cisco traînait son concurrent devant les tribunaux, estimant que celui-ci avait violé six de ses brevets ayant trait à des fonctionnalités, notamment de provisionning, de loging en cas d’échec, de contrôle d’accès, ou encore d’interfaces de commande. Arista faisait rapidement savoir qu’il avait modifié le logiciel de ses commutateurs et  que ceux-ci respectaient désormais la réglementation.

Après quelques rebondissements, le 5 mai dernier l’International Trade Commission estimait que la plainte de Cisco était fondée pour deux des six brevets et interdisait l’importation des commutateurs Ethernet fabriqués à l’étranger et basés sur les brevets litigieux, considérés comme les produits phares de la société. Dans ce type d’interdiction impactant éventuellement la politique étrangère du pays, le président des Etats-Unis dispose d’un délai de 60 jours (presidential review period) pour s’y opposer. Pendant cette période Arista a été autorisée à commercialiser le produit importé contre le versement d’un intérêt de 5%. Ce délai ayant expiré, l’interdiction est devenue effective le 5 juillet.

Arista n’a toutefois pas dit son dernier mot. Dans un communiqué, l’équipementier déclare qu’il travaille activement afin de modifier les produits incriminés pour les rendre conformes aux injonctions de l’ITC et de les lancer le plus tôt possible après une période de qualification et de déploiement auprès des clients. Il s’engage bien entendu à obtenir l’autorisation des autorités compétentes.

Cisco aimerait se débarrasser d’un concurrent qui lui fait pas mal de tort (il a signé l’an dernier un accord de partenariat avec HPE), et ce d’autant plus qu’Arista emploie d’anciens salariés de l’équipementier. C’est le cas de la CEO Jayshree Ullal et du président du conseil d’administration et co-fondateur de la société Andy Bechtolscheim, d’une partie de l’ingénierie et de quatre membres du board. L’un de ceux-ci, Charlie Giancarlo, a même un temps été pressenti pour succéder à John Chambers. Précisons qu’Andy Bechtolscheim est à l’origine d’un des deux brevets incriminés.