La bataille entre Cisco et Arista sur fond d’accusations de violation de brevets continue. Il y a un mois, les douanes américaines donnaient leur feu vert à l’importation de matériel Arista sur le territoire américain mettant ainsi fin à l’interdiction prononcée cet été par l’International Trade Commission (ITC). Cette interdiction, qui résultait de six plaintes déposées par Cisco, concernait certains produits réseaux basés sur ses brevets. Le petit concurrent de la firme de San Jose faisait rapidement savoir qu’il avait modifié le logiciel de ses commutateurs et qu’il estimait que ceux-ci se conformaient totalement à la décision de l’ITC. Des arguments qui avaient apparemment convaincu les douanes US.

Mais aujourd’hui l’ITC annonce que selon elle, deux des six plaintes sont valides et qu’elle entame une analyse de deux mois d’autres produits concernés. Si l’analyse se révèle positive, les produits en question – s’ils sont toujours commercialisés – seront à leur tour interdits sur le territoire US.

D’autres plaintes sont toujours pendantes. L’une a été déposée par Arista cette fois devant la cour du district de San Jose dans le cadre de la loi antitrust. L’autre émane bien sûr de Cisco qui réclame, en plus de l’interdiction des produits, 500 millions de dommages et intérêts. Une somme colossale dans la mesure ou Arista a engrangé 290 millions de chiffre d’affaires au dernier trimestre. Enfin,Cisco s’est également tourné vers l’U.S. Patent and Trademark Office d’Alexandra en Virginie, en charge des brevets sur le territoire américain.

Cisco aimerait se débarrasser d’un concurrent qui lui fait du tort (il a signé récemment un accord de partenariat avec HPE), et ce d’autant plus qu’Arista emploie d’anciens salariés de l’équipementier. C’est le cas du CEO Jayshree Ullal et du président du conseil d’administration et co-fondateur Andy Bechtolscheim, d’une partie de l’ingénierie et de quatre membres du board. L’un de ceux-ci, Charlie Giancarlo, a même un temps été pressenti pour succéder à John Chambers rappellent nos confrères de The VarGuy..

Chez Arista on se défend comme on peut. La firme de Santa Clara sort un refrain désormais bien connu. A savoir que le code source n’est pas protégé et peut être utilisé par tous les développeurs. Elle ajoute que la plupart de ses concurrents utilisent les mêmes commandes dans leurs équipements. C’est pourquoi, selon elle, Cisco souhaite faire un exemple et supprimer toute concurrence. Notons que Cisco détient une part de marché de plus de 56% dans les commutateurs.

En attendant, les communicants des deux sociétés font preuve d’imagination pour présenter la décision de l’ITC sous un jour favorable expliquent nos confrères, qui ont reçu deux communiqués, l’un provenant de San Jose, l’autre de Santa Clara.  « Arista a eu gain de cause auprès de l’ITC pour quatre des six brevets », déclare l’un. « Protection de l’innovation : ITC confirme que les produits Arista violent d’autres brevets de Cisco », affirme l’autre.