A la lecture du rapport d’une commission fédérale saisie pour l’occasion, l’United States Trade Représentative (Bureau du Représentant Américain au Commerce) interdit la commercialisation des produits réseaux d’Arista. Cette décision fait suite à une plainte déposée en décembre 2014 par Cisco contre son concurrent, accusé de violer ses brevets. « La Commission du Commerce International a déterminé qu’Arista a délibérément et intentionnellement enfreint trois brevets Cisco couvrant des fonctionnalités réseaux essentielles appartenant à Cisco », explique Mark Chandler, senior vice-président de l’équipementier de San Jose sur le blog de sa société. Comme l’explique ChannelRegister, la plainte concerne 12 brevets, ainsi que des infractions de droit d’utilisation des codes et des plateformes utilisées par Arista dans ses produits.

La sentence du 23 août dernier interdit désormais le marketing, la vente et la distribution de tous les produits incriminés, livrés ou en fabrication.

Dans son billet de blog, Mark Chandler affirme que son adversaire a fait savoir lors de réunions publiques qu’il allait poursuivre la commercialisation de ces produits. « Il fait cela sans l’accord de l’ITC (ndlr : Commission du Commerce international) ou de la CBP (ndlr : administration des douanes américaines). Si Arista ne change pas de trajectoire, Cisco va entamer cette semaine une action coercitive auprès de l’ITC », menace le dirigeant.

Le directeur juridique d’Arista a de son côté expliqué à Reuters que son entreprise avait modifié le logiciel de ses commutateurs et qu’il estimait que ceux-ci se conformaient totalement à la décision de l’ITC. « Notre attention majeure consiste à toujours fournir à nos clients des produits qui ne contrefont aucun brevet », a-t-il ajouté. La société a fait savoir qu’elle allait saisir la Cour d’Appel Fédérale.

Arista a par ailleurs déposé voici quelques temps une plainte dans le cadre de la loi antitrust contre son adversaire, indique Reuters. La firme de Santa Clara accuse Cisco de jouer « au monopoly » pour conquérir les clients et ses concurrents. Coïncidence du calendrier, une juge du district de San Jose, Beth Labson-Freeman, vient d’accepter la requête des avocats de Cisco, lesquels demandent un délai de quatre mois avant de lancer la procédure. Ce délai devrait permettre, selon eux, d’y voir un peu plus clair concernant le fameux litige.