Au cours du premier semesre 2011, l’équipementier a accusé ses premiers revers sur son business historique. Traduction immédiate : 6.500 emplois supprimés et 4.400 licenciements secs. Retour sur l’enchainement des faits.


Le signal d’alarme est venu de la publication des résultats du dernier trimestre 2010. Des résultats marqués par une baisse de 3 points de la marge brute, qui est passée de 65,6% du chiffre d’affaires il y a un an à 62,4%. Ignorant les paroles rassurantes du pdg John Chambers, les analystes ont vu dans cette érosion de la marge  les symptômes de la guerre des prix attisée par HP, notamment sur son activité historique, les switchs, dont les ventes ont reculé de 7% sur le trimestre en question. Autre facteur d’inquiétude pour les investisseurs : la diversification excessive du constructeur qui s’est lancé successivement dans la vidéoconférence, les outils collaboratifs, les réseaux sociaux, la moblité, la virtualisation et les datacenters.

Résultat, les actionnaires ont durement sanctionné le titre en le faisant plonger de 17% après l’annonce des résultats. En un an, le titre a ainsi perdu 37,5% de sa valeur (44% depuis avril 2010) tandis que le Nasdaq a progressé de 13% dans le même temps (malgré le recul important de ces dernières semaines). Et de nombreux managers commencent à quitter le groupe pour aller à la concurrence.

Pour restaurer la compétitivité du groupe, les analystes réclamaient la suppression d’au moins 5000 emplois. Ils auront été entendus au-delà de leurs espérances puisque c’est la suppression de pas moins de 6.500 postes (soit 9% de l’effectif) que John Chambers a annoncé le 19 juillet : 2.100 personnes devront quitter l’entreprise dans le cadre d’un plan de départs volontaires mis en place dès avril dernier et 4.400 vont faire l’objet d’un licenciement sec. Objectif : économiser un miliard de dollars en année pleine. Pour rappel, l’équipementier avait déjà dû se séparer de 8.000 personnes au moment de l’explosion de la bulle Internet en 2001.

John Chambers a ainsi annoncé dès la mi-avril l’abandon de ses activités dans la vidéo domestique (matérialisées notamment par les caméras Flip) et la réaffectation du reste de ses activités grand public dans ses autres divisions. Une décision qui affecte notamment ses produits revendus sous la marque Linksys (que les rumeurs présentent comme à vendre) et l’offre de téléprésence HD Umi.

Pour l’instant, le channel ne devrait pas avoir trop à souffrir de cette restructuration… Certes, la croissance n’est plus aussi rapide qu’autrefois (+6% au dernier trimestre 2010 à 10,4 Md$) mais elle demeure au rendez-vous. Les partenaires se réjouiront d’ailleurs de la croissance de 59% enregistrée dans les solutions datacenters ou des + 37% dans la collaboration (y compris Tandberg) enregistrées au quatrième trimestre 2010 et qui se sont confirmées par la suite. Reste l’effritement de la marge. Mais ça les partenaires y sont habitués.

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